Un trou, des étoiles...

Lutécia Cendrelle

Pour ne jamais oublier... (Image : Wikipédia - Takkk CC BY SA 3.0)

Sur les rails, lancés, des trains du cauchemar, le sang des liens ruisselle, goutte à goutte morbide, dans les wagons fermés où les yeux se vident ; l'humanité déraille, aiguillage pour nulle part.

Les crocs de la folie rongent les corps décharnés, les rayures entourent les morts d'un peu de vie, dans les couloirs du temps, les sourires s'enfuient ; les camps sont cimetière, tombeaux d'éternité…

« Je pars »

Les étoiles jaunes luisent au ciel, quel malheur ! Le gaz anesthésie pour toujours les regards, dans les douches, l'oubli, aucune échappatoire, l'agonie s'insinue, dans les siphons, la peur…

Cadavres dénudés, récurés par la haine, la Vie assassinée, des montagnes de chair, un trou, l'Holocauste, recouvert de terre, cris d'orphelins hâves, revêtus de leur peine…

« Je suis partie. »

Les yeux exorbités par le poison d'Hitler, l'odeur des ténèbres, le froid dans le cœur, raidis par la souffrance, enduits de tous malheurs, les passagers reposent sans leur âme d'hier.

Les ombres de la mort s'envolent avec l'Histoire, le charnier des hontes garde sa puanteur. Sur les grilles rouillées par les larmes d'horreur, les étoiles scintillent. Un message d'espoir ?

— Je, c'était ma mère.

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