Un vendredi 13...

C'était une belle soirée de football. La Belgique a dominé l'Italie, une belle ambiance dans le stade avec des joueurs impliqués. En France, les Bleus partageaient l'affiche avec l'Allemagne où l'on s'attendait à un grand match. Ce fut une belle rencontre avec la victoire de la France. Comme en Belgique, les Français fêtent la victoire, sont heureux et satisfaits de leur équipe. Une joie éphémère. L'horreur et l'ignominie se sont invitées à ce qui devait être une fête. L'ignorance et la haine ont pris d'assaut une partie de la capitale française, déclenchant le chaos, la peur, l'effroi. Nous sommes scotchés devant notre télévision, ne souhaitant plus faire la fête ; elle nous paraît futile devant l'étendue de ce drame. Quelle tragédie, nous vivons dans un monde bien mal en point, où la terreur a choisi de sévir, emportant dans sa folie des milliers d'innocents sur la planète. Nous avons peur, notre corps est parcouru d'effroi en voyant ces images, et tout cela est légitime. J'ai peur. Mais cette peur ne doit aucunement légitimer un basculement vers la haine, à des idées d'extrêmes droites ; ce serait une victoire pour ces terroristes, c'est ce qu'ils désirent.
La haine n'apporte rien, elle viendra assez tôt chantait Renaud. Et j'ai une phrase qui me vient en tête, elle vient d'un excellent livre d'Albert Camus « Les Justes » : "Je sais maintenant qu'il n'y a pas de bonheur dans la haine. ".
Ne tombons pas dans la haine, ne laissons pas gagner ces fous. J'ai les larmes aux yeux en visionnant ces images de terreur, où l'on voit des personnes courir pour sauver leur peau, à tirer des corps, semble t-il inerte, loin de ces lieux. Aujourd'hui n'est pas encore le moment de se livrer à des analyses géopolitiques ou sur l'Islam. Soutenons les Français dans ces moments difficiles. Aux questions que les gens se posent, telles que « Dans quel monde on vit ? » « Où va-t-on ? » , ma réponse est celle de Renaud dans sa chanson Trivial Poursuite : J'en sais rien, je donne ma langue au chagrin.