Une bonne adresse, suite

Hervé Lénervé

Un jour, une nuit plutôt, un pote nous raconte sa location à la montagne.

-         On avait eu un bol d'enfer ! Un chalet, tout confort avec...

-         Avec des putes ?

-         Non... des sanitaires irréprochables, enfin le grand luxe sauvage des Hautes Alpes, quoi.

-         Mais tu as été skié ?

-         Avec des putes ?

-         Pas fou, non, avec un confort pareil ! Pourquoi j'aurais été me peler le jonc à godiller sur des pistes de merde, pour ne même pas avoir la reconnaissance d'autochtones primaires, même pas émerveillés par mon style, ma grâce, ma fluidité liquide sur mes skis  !

-         Pas faux !

-         OK ! Mais ce n'est pas en restant confiné, tout seul, dans ton chalet que tu vas rencontrer des putes !

-         Mais tu ne serais pas un peu obsédé, toi, des fois ?

-         Non, pas tout l'temps, par exemple, quand je dors sans rêve, ça passe. Mais, au réveil, ça casse. Ça y est, c'est reparti, je n'pense qu'à ça ! Je suis un obsédé sexuel chronique, héréditairement communautaire, grégaire.

-         Tu as essayé de consulter ?

-         Des putes ?

-         Non, un spécialiste de la psyché,

-         Un charlatan, quoi !

-         J'n'ai pas confiance. J'ai peur qu'il me fasse des trucs sexuels pas clairs dans les golfes profonds, pendant mon hypnose.

-         Mais il ne va pas t'hypnotiser, ils ne le font plus ça, trop de plaintes des plaignantes. Il va te parler seulement.

-         Sans me tripoter ?

-         A peine.

-         Bon, à peine, ça va, du moment que c'n'est pas à pine de rhinoféroce. Tu vois, ça me reprend sans m'avoir quitté, je suis, un tantinet, un gros obsédé obscène de la braguette.

Signaler ce texte