Une Bonne épouse
marocky
Il est 18H30. Dans la cuisine d'un joli pavillon de banlieue, une bonne épouse prépare le dîner. C'est une soirée d'automne banale, le vent soulève les feuilles du jardin.
Elle veille sur la pendule attentivement pendant que le fils de 8 ans bûche sur ses devoirs. Attentive à la cuisson de son repas elle semblait pâle et fatiguée. Ses mouvements semblaient lents mais elle restait attentive malgré tout à la cuisson des aliments et surtout à la pendule.
Le garage grinça d'un coup, une berline s'y engouffra avec tonnerre avant de se stationner dans un silence profond. Son mari y descendit d'un pas assuré. Il est 19h le dîner est prêt.
Le repas était silencieux, leur fils mal à l'aise semblait vouloir quitter la table à tout prix mais son père s'obstinait à lui demander sa journée, ce qui l'avait fait à l'école. Il répondit vaguement et s'empressa de se tourner vers sa mère pour quitter la table laissant ses parents seule en tête à tête. Le repas continua dans un silence tenace. Elle restait attentive, observant son mari elle osait à peine lui demander si son repas lui convenait, si la viande était assez cuite. Il hocha à peine la tête en signe d'acquiescement. Elle revint satisfaite sur son assiette. Quand son mari quitta son assiette un instant et lui demanda poliment :
- Chérie ! pourrais-tu me passer le sel ? Elle se stoppa instantanément et saisi le sel pour lui passer le condiment :
- Bien sûr Chéri.
Elle lui passa le sel sans crainte et il lui répondit avec un sourire. Le dîner se termina dans la calme. Elle était sereine tout devait bien se passer ce soir-là…
Un peu plus tard dans la soirée elle coucha leurs fils l'embrassa tendrement et referma la porte. La journée fut longue lorsqu'elle se dirigea dans la salle de bain de leur chambre. Son mari était déjà allongé consultant ses dossiers de travail, il l'observa refermer la porte de la salle de bain sur lui et l'entendit ouvrir l'eau du robinet. Devant la glace elle se dévêtit et resta immobile. Son mari était à nouveaux concentré sur ses dossiers pendant qu'elle observait attentivement les bleues gravés sur son dos, les griffures sur son torse et la brûlure de cigarette sur son épaules…
Leur fils pleurait encore dans son lit ce soir la…
Il est 9h le bus scolaire est déjà passé récupérer leurs fils, son mari finit de boire son café avant de rassembler ses dossiers de travail. Il est en retard ce matin. Elle descend lentement en s'agrippant fermement la rambarde de l'escalier. Il l'attendait sur le perron de la porte tandis qu'elle tentait de venir jusqu'à lui :
- Chérie, je n'ai pas tout mon temps tu sais, nous avons de gros client aujourd'hui.
Elle rajusta son nœud de cravate avant de saisir la brosse dans la coupe afin d'époustoufler sa veste.
Il lui colla un baiser sur le front en osant à peine la regarder :
- Je rentre tard ce soir vers 19h, passe une bonne journée je t'aime. Et n'oublie pas rajoute un peu plus de sel dans le repas de ce soir
Elle regarda par la fenêtre du salon la berline s'éloigner pour disparaître au carrefour de leur jolie quartier résidentiel. Elle allait s'en aller à ses occupations lorsqu'elle se rendit compte dans le reflet de sa fenêtre son énième coquart qui colorait son œil droit. Mais un peu importe, un peu de fond teint parviendrai à masquer cela. Il est 10h la maison devra briller et le repas de ce soir devra être un peu plus salé...
Ah quel salaud ! Mais il y en a tant ! Et, peu de femmes arrivent à se désengluer de ce marécage putride.
· Il y a plus de 8 ans ·Histoire très bien menée d'une petite vie banale, qui paraît si tranquille.
Louve
Merci
· Il y a plus de 8 ans ·marocky
Une situation horriblement banale effectivement...
· Il y a plus de 8 ans ·voda
Oui en effet
· Il y a plus de 8 ans ·marocky