Une certaine idée du bonheur

divina-bonitas

J'aime pas l'été,

Ses chaleurs,

Les plages bondées,

La moiteur,

Les plis mal épilés,

La touffeur,

Les glaces au café,

Les grosseurs,

Les shorts ras le zibéné,

Les voleurs,

Les routes saturées,

L'absence de facteurs,

Le goudron réchauffé,

Quelle horreur!

J'aime pas,

Les minettes bronzées,

Les cyclistes en files serrés,

Les méduses collées,

Les caravanes penchées,

Les sardines enterrées,

Les peaux carbonisées,

Les enfants noyés,

L'air pollué, saturé,

Les rayons dardés,

En ville, les chantiers,

Les merguez brûlées,

Pas plus le taboulé,

Ni les reptations huilées,

Des corps vautrés,

Sur des serviettes sablées,

Ni les bruits des excités,

Les radios survoltées,

Les discos surchauffées.

J'aime pas la foule,

Ni la houle,

Pas les poules,

Ni les boules,

Ca me saoûle,

C'est pas cool.

Je rêve d'une grotte fraîche,

Pour m'y fumer une sèche,

De sable humide et froid,

Rêver à deux, moi et mon roi.

Je rêve de la Place Rouge en hiver,

De neige blanche et de froid polaire,

De ciel bleu, de pantoufles de vair,

D'air vif pour me mettre au vert.

Je rêve de me baigner dans un lac gelé,

La tête la première, nue, m'y plonger,

Avec mon amour, siroter un thé fumé,

Sur le ponton d'une cabane isolée,

Au flanc d'une montagne désertée,

Ou d'une plaine mongole éloignée.

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