Une écume sur un rocher

Les yeux fermés elle savourait le goût de ses lèvres, on ne peut plus délicieuses et raffinées. Son corps touchait le sien, cela créait une chaleur extrême qui brûlait toutes les parcelles de leurs êtres.

La froideur de cette eau gelée par ce temps qui criait l'été ravivaient des sensations inconnues faisant tambouriner leurs cœurs, une alchimie symbolique d'un amour si intense et périlleux. 

Un flot d'harmonie s'échappait d'une union qu'on disait jadis impossible. Ils étaient beaux, beaux à leur façon. Ils jouaient avec le feu, ils dépassaient les limites mais ils aimaient le faire, cela leur procurait un plaisir grand comme la mer. Mais la mer jalouse, entra dans la partie, Reine de ce monde elle prit le pouvoir. 

L'eau s'agitait, des vagues énormes déferlaient et éclataient dans un bruit sourd, le vent poussait des hurlements, les nuages leurs criaient de retourner sur la côte, on entendait la vague respiration de l'orage, la tempête commençait à les engloutir, les amenant dans ses eaux profondes et obscures. Elle chavirait et dévastait tout sur son passage, laissant des traces indélébiles, ineffaçables.

La terreur régnait, des cris, des SOS, des appels au secours se firent entendre dans la pénombre. On pouvait à peine distinguer deux ombres mais elles étaient bien réelles. Deux ombres se raccrochant à leur vie, se saoulant une dernière fois aux bruits des vagues, lançant leurs détresses dans leurs derniers soupirs tels des échos remplis de vide.

On vit les deux ombres se rapprocher, se laissant aller au rythme infernal de la tempête, elles s'embrassaient avec passion pour la dernière fois, un tableau dramatique se formait sur cette vieille crique oubliée.

Et dans une dernière vague
on ne vit plus rien.
on n'entendit plus rien. 

Les SOS s'enfuirent dans l'air, les deux êtres disparurent en mer.