Une éducation - Partie 4 (fin)

violetta

 

- Je vais prendre une douche, dit-elle.

Elle tendit la main hors des draps vers son peignoir mais il lui saisit le poignet.

- Non, dit-il fermement. Je veux te voir nue. Tu vas marcher nue devant moi…

Elle dut avoir un nuage de panique dans son regard car il la prit dans ses bras pour la rassurer :

- Que crains-tu ?... Tu as peur de mon regard ? Cette nuit, pourtant…

Elle l'interrompit en posant un index sur ses lèvres. Cette nuit avait été une vraie folie… Elle essayait de trouver une formule pour protester, mais elle n'y arrivait pas. Il lui embrassa la nuque et murmura au creux de son oreille :

- Va dans la salle de bains. Je te rejoins…

Le courage qu'il lui fallut pour rejeter les draps, se redresser, lui tourner le dos pour poser les pieds par terre, et enfin, se lever ! Derrière elle, à genoux sur le lit, il lui enserra la taille de ses bras et se mit à lui embrasser les fesses, à les mordiller, tandis que ses mains remontaient pour lui triturer les seins. Elle gémit.

- Allez, dit-il en lui assenant une claque sur les fesses, à la douche !

 « Il est infernal, ce gamin, il va me rendre folle ! »

 Mais elle préférait cette désinvolture à une tendresse un peu bêbête, elle avait toujours eu la mièvrerie en horreur. Du coup, elle se sentit galvanisée pour relever le défi. Rejetant ses cheveux dans son dos, elle marcha vers la salle de bains d'un pas décidé mais néanmoins ondulant, en se disant qu'il pouvait regarder tant qu'il voulait et qu'elle prendrait sa revanche un jour.

 A peine fut-elle dans la cabine de douche qu'il la rejoignit.

 - Tu vois ce que tu as fait, dit-il ? Je bande comme un fou… A te voir marcher comme ça, à voir tes seins et tes fesses se balancer, tu m'as rendu fou.

-  Tais-toi, tais-toi… Tu me rends dingue.

-  J'y compte bien…

Il la prit debout sous la pluie d'eau tiède avec une ardeur intacte. Ils jouirent en même temps avec une violence inouïe.

Il m'a fait l'amour toute la nuit, et là il bande encore et il me fait encore jouir… Il va me rendre folle…

-  J'ai faim, dit-il, on se fait monter le petit-déjeuner ?

- Eh bien appelle la réception. Pour moi c'est du thé noir, très chaud. Je parie que tu bois du chocolat.

- Tu me prends pour un gamin, se rebiffa-t-il. Puis il avoua : oui c'est vrai, je prends du cacao d'habitude. Puis, après un silence : mais pas aujourd'hui.

Il appela le roomservice et elle entendit qu'il demanda du thé et du café. Non, pas de lait, merci.

Elle cacha son sourire. Il avait décidé d'être un homme, un vrai, sur tous les plans ! Il avait déjà les tatouages barbares, la virilité conquérante, les muscles d'un fils du soleil et de la mer, et là il avait décidé, après avoir goûté et apprécié le vin la veille au soir, de se mettre au café. Sans lait.

Sa mère ne va pas le reconnaître, songea Béatrice. Et soudain elle paniqua. Mon dieu, Geneviève ! Je devais l'appeler pour lui dire comment s'était passé le dîner, si j'avais pu lui faire entendre raison, et puis est arrivée cette folie ! Oh mon dieu ! Que faire ? Que dire ? Il me sera impossible de taire les faits… De toute façon ça se verra, je me trahirai, ou c'est lui qui commettra une maladresse, ou qui se vantera de la chose comme un jeune coq vaniteux…

Mais elle n'eut pas le loisir d'y songer davantage. Le petit-déjeuner arriva. Elias but son café en grimaçant un peu mais vida le pot. Tous deux mangèrent de bon appétit.

- Garde un peu de miel, dit-il, ne mange pas tout.

Il lui prit le petit pot de miel des mains et plongea son majeur dedans.

- Déshabille-toi, dit-il.

- Oh non…

- Oh si…

Soit je suis vraiment faible, soit il a un réel ascendant… Un peu des deux, je crois…

Elle écarta les pans de son peignoir, s'adossa aux oreillers. Il lui poussa une cuisse pour qu'elle s'ouvre, et lui oignit le sexe de miel en ayant soin d'avoir les gestes les plus lents et les plus précis possible.

Le démon a bien retenu la leçon de cette nuit, il a bien compris ce qu'aime un sexe féminin… Ses petites amies n'avaient pas dû être bien exigeantes, il avait encore des choses à apprendre. Oh ! Je vais mourir, je crois que je vais mourir…

Mais il savait aussi quand il fallait s'arrêter.

- Lèche, murmura-t-il en lui glissant ses doigts tout poisseux dans la bouche.

Puis il la saisit sous les cuisses, lui fit basculer le bassin, et entreprit de la lécher avec une méticulosité qui relevait de la torture.

-  Arrête, je vais hurler, je n'en peux plus…

Elle tenta vaguement de se dégager mais il ne lui laissa aucun répit et l'amena jusqu'à un plaisir si fort qu'elle crut défaillir. Il s'accouda tout près d'elle en souriant, fier de lui, victorieux. Il l'embrassa, glissa dans sa bouche sa langue au goût sucré-salé… Puis il s'approcha du creux de son oreille et elle s'attendait déjà à des mots doux, mais il demanda dans un murmure :

- Tu préfères l'orange ou la groseille ?...

Ah le polisson ! Il est infatigable… Ce garçon est un don du ciel…

- J'aime les surprises, répondit-elle d'une voix rauque.

- Alors ferme les yeux…

Elle s'exécuta tandis qu'il s'activait parmi les pots de confitures du petit-déjeuner.

- Garde les yeux fermés, dit-il, laisse-toi guider.

Il la prit par les épaules pour la redresser, puis il la fit basculer vers lui tandis qu'il s'allongeait, et appuya légèrement sur ses épaules pour qu'elle descende vers son sexe… Elle le rencontra d'abord avec sa joue, qui en fut toute poissée de confiture, et elle eut juste à tourner un peu la tête pour le prendre en bouche. Elle se mit à le téter avec une gourmandise enfantine. Comment pouvait-il encore bander si dur après tout ce qu'ils avaient fait ?

- Alors, dit-il, c'est bon ?

- Orange, dit-elle en libérant sa bouche un instant. J'adore…

- Alors régale-toi…

Elle ne se le fit pas redire, et le suça avec science, usant elle aussi de changements de rythme et de mille agaceries pour lui faire perdre la tête. Je veux qu'il me supplie… et en effet, il finit par gémir oh achève-moi je t'en prie, je t'en supplie… Il jouit en silence, les mâchoires crispées, avec une tension extrême de tout le corps qui le laissa pantelant et le cœur battant.

Il l'attira et la serra contre lui. L'oreille contre sa poitrine elle entendait les battements profonds de son cœur.

- Cette fois, je suis mort… Quelle bonne suceuse tu es !

Ma foi, prenons ça comme un vrai compliment… Il le dit sincèrement, pour lui c'est naturel et joyeux.

Elle lui embrassa le front et lui ébouriffa les cheveux, dans une attitude presque maternelle après avoir été son amante, sa femelle, sa suceuse… Et cette dualité la bouleversa. Elle fut envahie par une vague de panique qui la fit frissonner. « Mon dieu, qu'avons-nous fait ?!... »

 

La fête est finie. L'histoire s'arrête là. S'ils le souhaitent, les lecteurs imagineront la suite qui leur convient.

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