Un rêve de chocolat

J'ai comme un rêve de chocolat, patapon, moi aussi j'ai rêvé d'être célèbre, point tant riche, juste heureuse. Le soir avec les petites soeurs on chantait, on inventait le monde, un monde de grands, un monde bien à nous, gentil, sympa, haut en couleur, et puis on faisait des pop-corn et on s'endormait. Pourquoi tout ça finit comme ça, comme un rêve d'escargot, trop lent, trop long, et il court, il court le lièvre pour mieux arriver, arriver le premier. Où en sommes-nous, nous qui avons grandi? Nous qui maintenant regardons des gens célèbres à la télé? On pleure de les voir chanter, on pleure de les entendre parler de choses qui nous ont touchées, et on écrit encore avec des fautes d'orthographe, on ne sait plus son latin ni sa géographie, les dates d'histoire de France qu'est-ce qu'il en reste?

Je viens d'une île et d'ailleurs, l'enfance c'est mon pays, mon eldorado, on parlait mille langues, mille langues du Sud, chantantes et bruyantes, c'était notre vie, c'était notre terre, une terre de rires et de larmes cachée. Des fois avec d'anciens copains on repense à la belle époque. Nous ne sommes ni riches ni célèbres, seulement un peu grisonnants. On cache la misère derrière des couleurs et des souvenirs. L'enfance sans cesse renouvelée, continue et se perpétue. On invente de nouveaux jeux mais la joie est la même tant que c'est rigolo.