une journée ordinaire partie 4 (fin)

mamzelle-vivi

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Tout lui revient soudain. Sa naissance dans un monde lumineux. Sur la terre. Ses parents souverains du royaume. Le vrai soleil. Son enfance, joyeuse petite princesse aux yeux mauves. Les ruelles commerçantes grouillantes d’enfants et des femmes comme elle. Et puis le cataclysme dû aux erreurs des hommes. Le soleil qui avait disparu. Les mutations, punition des puissants. Elle, sauvegardée par son rang. La véritable identité de Zorban. Ses parents assassinés par Miron. Son dernier repas, sa volonté de vengeance. Et sa chute dans le noir après une bataille avec le chef des Anges, l’usurpateur.

L’ange lui  parlait :

-« Miron, séduit par ta beauté t’a mise dans un couffin de décompression, après votre combat, pour te sauver. Mais il ne voulait pas que tu deviennes de nouveau un obstacle. Le Sénat s’est soumis à contre cœur car personne ne conteste la décision de Miron. Pas même nous. Il est trop puissant. Et tout le monde avait ordre de te traiter comme maudite et anormale. Zorban, ton destiné, a eu l’autorisation de te protéger, mais sans la possibilité de te révéler ta véritable identité, sous peine de mort. Mais cela fait bien trop longtemps que nous subissons. Et surtout, nous avons enfin retrouvés la seule arme avec laquelle tu peux le battre. »

-       « Alors cette mémoire humaine, ses souvenirs de terre autre que la mienne ? »

-       « Simple mélange de souvenirs de notre monde disparu et quelques fantaisies, par ordre de l’Infâme. »

-       « Et si je suis reine et que ceci est mon monde, quelle est ma mission ? »

-       « Reprendre ta place. En parlant de cela, Altesse, je vous prie de m’excuser pour la familiarité dont j’ai fait preuve pour vous faire retrouver la mémoire »

Vérona sourit. Elle changerait ces conventions idiotes, si jamais elle sortait vivante du combat final qu’elle avait à mener.

Zorban. Son aimé avant le cataclysme. Les pièces du puzzle s’assemblaient dans sa tête. Lui aussi avait subi une altération physique, mais son rang l’avait préservé.

Vérona était Souveraine, et maintenant elle savait ce qu’il fallait faire.

Miron tournait dans la loge sénatoriale depuis longtemps. La trahison d’un des Anges l’avait surprit. Il avait dû découvrir quelque chose. Mais il savait que ce combat était dans l’ordre des choses. Puisqu’elle avait retrouvé la mémoire, il fallait s’adapter. Il désirait cette fille plus que tout. Il gagnerait et ferait d’elle son épouse. De gré ou de force.

« Vérona, je t’attends ma douce. »

Vérona reprenait confiance. Maintenant qu’elle savait qui elle était, rien ne l’arrêterait.

-« Je ne veux pas ta mort, Vérona. »

-« Moi si, Miron. »

 Vérona regardait son ennemi de toujours. Les Anges devaient protéger son monde, et celui là ne remplissait pas son rôle.

Elle empoigna son épée miroir, arme des rois de son peuple, Les anges avaient remis la main dessus après de nombreuses recherches et pas mal de dons généreux à des serviteurs corrompus. Seule cette arme pouvait tuer le traître.

Tous les souvenirs de la jeune femme étaient revenus. Sa hargne au combat et sa maîtrise des attaques également.

Le combat fut âpre et incertain. Miron avait acquis une très grande force et n’hésitait pas lancer des attaques magiques prodigieuses. Si Vérona gagnait, il mourrait.

La lutte continua des heures. Toute la cité retenait son souffle. Personne ne pouvait intervenir. Seule la souveraine pouvait porter l’attaque.

Un coup fatal fut porté.

Un des assaillants avait trouvé la faille de l’autre.

Vérona était humaine, c’était son point faible.

Miron n’avait qu’un seul point faible : il se savait Ange et se croyait invincible. On ne tue un ange que d’une seule manière alors qu’on tue un humain de mille façons différentes.

Plus un bruit dans la salle de combat.

Des pas. La porte s’ouvre.

C’est Vérona. Blessée, mais en vie.

Epuisée, elle a tué Miron de la seule manière possible : en lui retournant son attaque ultime, l’attaque qu’on ne peut produire qu’une fois dans son existence. Chaque ange avait la sienne. La haine de Miron, qu’il savait transformer en attaque foudroyante, était son point fort.. Cette attaque le rendait plus vulnérable, mais personne n’y avait jusqu’ici résisté. Pourtant, usant de ses dernières forces, Vérona, avait appliqué une ruse toute humaine. Elle avait utilisé son épée miroir en bouclier au lieu de chercher à combattre l’attaque  et celle-ci s’était retournée contre Miron, le consumant.

C’était simple, et très stupide. Digne des comics. Mais cela avait marché. Les souvenirs loufoques d’autres mondes, ceux-là même implantés par l’ennemi, l’avaient sauvée.

Elle en  resta soufflée un moment.

Zorban était là.

-       Enfin une journée de gagnée !!lui dit-elle comme un cri de victoire.

Il y a d’autres projets à réaliser. Des brides de mémoire lui manquent encore. Mais tout cela reviendra. Tant d’autres mondes sont à conquérir.

On lui a parlé d’une planète bleue, dans la galaxie d’à côté.

FIN ? le 10 octobre, De Angelis violaine

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