une métamorphose

rechab


De partout, les murs me touchent,
il sont peints de mes nuits oniriques.
        Ce sont elles qui me servent de lecture :
        bien qu'elles occultent le matin.
Mes réveils sont farouches
murés de bétons ou de brique,
      j'en explore les fissures
     derrière le papier peint.


Il n'y a plus qu'un espace sans fond
motifs répétitifs et moches
    propices à l'ennui et au dégoût
        car je manque d'espace
entre les murs et le plafond
dont je me rapproche:
        l'humidité s'infiltre partout
      et la poussière s'entasse.


Qu'ai-je fait pour grandir si vite
dans quelques mètres carrés ?
     rien n'est plus à ma taille
      et je ne passe plus par la porte:
compressé par ses limites,
condamné à rester
     prisonnier de ces murs qui s'écaillent:
      proche de cette espèce de cloporte


     au corps énorme
     et pattes grêles
de la "métamorphose"
rêvée par Kafka :
        j'en ai déjà les formes,
      l'allure vague d'une sauterelle
dans ma chambre close
où je suis "fait comme un rat"


RC

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