Une simple chanson

Lev Hamels

à croire que les choses ne changeront jamais...

J'écoute cette chanson, dont le son agressif me parlait, me renvoyait à ce que je cherchais. Fais moi mal, Johnny Johnny Johnny, envoie moi au ciel ! 

Moi j'aime

l'amour

qui fait

BOUM !

Et je me dis en entendant Boris Vian, que tu aimais tant, que notre amour a fait boum ! Au point de ne rien épargner sur son sillage. Je me souviens de ce livre, peu épais, que tu m'avais offert un soir, après les cours, sans raison. Ces poèmes que j'avais appris par cœur.

Enchaîne Je Bois, de Boris Vian, et les paroles me donnent la nausée, me font penser à toi, et je l'ajoute paresseusement à une playlist appelée "Nostalgie de 2h". 

Peut-être que tu te souviens de mes insomnies. Je ne veux pas l'écrire, de peur de le regretter une fois réveillée. Peu importe, cet écran est un exutoire à mes douleurs sinistres de 2h50. Mes insomnies t'appartiennent encore. Quand je ne parviens pas à fermer l'oeil et que personne n'a tenu assez loin pour me parler, quand me voilà seule et triste, mes insomnies t'appartiennent. 

En journée je fais de mon mieux pour ne pas te penser, dans mon sommeil tu apparais de moins en moins, mais reste ces instants où je suis seule avec moi même. Reste ces moments où je parle, et que c'est à toi que je m'adresse.

Je me souviens encore ce mois d'octobre 2016 dont la mention tuméfiée nous fait grimacer. Te parler des heures de tout et de rien, et rester éveillée, caféinée par une excitation indicible, la certitude d'être au bord de quelque chose de nouveau et révolutionnaire. Je me souviens ce heures où le sommeil t'avait emporté et que moi, je parcourais ta page de poèmes en souriant niaisement. Certains de tes vers me reviennent encore parfois.

Par exemple ceux ci "Tu ne comprends pas, ce n'est pas elle que je veux / Je m'en fous qu'elle soit plus belle, pas à mes yeux / Ensemble nous vaincrons tous les putains de dieux / Et nous régnerons sur les cieux tous les deux". Je nous fais mal en disant ça mais je les fredonne parfois, les récite, en fais ma litanie à laquelle je n'ose plus croire. 

J'essaie de t'insulter dans toutes les langues, toutes les couleurs de mon amour mutilé. J'essaie, je te le promets. Le problème, c'est que je t'ai 

Dans la peau

Dans les os

Dans les veines

Dans les entrailles

Dans l'âme

Dans la mémoire

Et dans chaque reflet cuivré de mes cheveux qui tombent par poignées. Je fais de mon mieux pour oublier comme je t'ai embrassé, et qu'un jour j'aurais un corps que tu n'auras jamais touché.

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