Une vie, MAUPASSANT
lavilaine
Je me rappelle de mes premières années de « lectrice », ma grande sœur dévorait les livres de la Bibliothèque verte, collection éditée par Hachette et destinée aux enfants et préadolescents, se caractérisant par la couleur verte de sa couverture. Moi, c’était la Bibliothèque rose (et notamment OUI-OUI) mes premières lectures. Mais je n’étais pas très assidue pour autant, bien trop « dans les nuages » et rêveuse pour réussir à me concentrer sur mes lectures de l’époque. Paradoxalement, j’enviais ma grande sœur de lire autant, consciente de ne pouvoir atteindre moi-même un univers littéraire qui m’attirait si fort pour autant. Je me suis rattrapée plus tard. Avec des lectures, puis l’écriture (une vraie piplette qui adore « raconter », « se raconter » voire même « se la raconter » !). Aujourd’hui, je ne vais nulle part sans emporter un livre avec moi (ni sans un calepin, pour noter un titre de livre à lire et plus si affinités !). J’ai une magnifique pile de livres à lire que je continue d’agrémenter au fil de mes envies, de mes coups de cœur et des livres prêtés (et empruntés). Je remercie mes parents de nous avoir permis, à mes sœurs et moi-même, de lire. D’avoir des livres. J’ai en mémoire le soupir de désir d’un neveu de mon neveu (je sais, il faut suivre, les histoires de famille sont parfois bien compliquées !), contemplant ses livres et commentant par un « quelle chance, tu as des livres, toi… ». Peut-être que nous oublions le bonheur même de pouvoir lire un livre. Mes livres ne sont pas seulement des lectures, certains ont une histoire, certains livres sont un peu comme des œuvres d’art, exposées ici et là au gré de mes envies, dans mon salon, dans ma chambre où je ne trouve rien de plus tentant que le livre que je suis en train de lire et qui semble m’attendre sur le chevet, dans un appel empreint de silence et de sagesse mêlés. Ma première claque littéraire, ce fut le livre « une vie » de Guy de Maupassant, qui relate les rêves et les désillusions de Jeanne, la fille d'un baron qui n'a longtemps imaginé sa vie qu'au travers " du prisme idéalisant de ses rêves". J’étais jeune (non que je ne sois vieille aujourd’hui bien qu’ayant quelques années de plus….), à l’aube de l’adolescence lors de ma toute première lecture de ce livre (car je l’ai lu et relu ce livre et je l’aime ainsi écorné par mes nombreuses lectures et relectures….). Et tout en le lisant (et relisant) je me suis promis de ne jamais accepter de vivre sans même lutter une vie similaire à celle de Jeanne, auprès d’un homme à l'esprit étriqué, au comportement violent et vulgaire, à l'avarice maladive. Pour finir enfin, je voudrais citer Maupassant, dans la préface de Pierre et Jean et qui exprime si justement mon perpétuel ressenti à la lecture (et relecture) d’Une vie " chacun de nous se fait donc simplement une illusion du monde, illusion poétique, sentimentale , joyeuse, mélancolique, sale ou lugubre suivant sa nature. Et l'écrivain n'a d'autre mission que de reproduire fidèlement cette illusion avec tous les procédés d'art qu'il a appris et dont il peut disposer ".
Je suis une grande lectrice aussi, j'aime beaucoup Maupassant mais pour sa plume fantastique plutôt. Il n'y a pas longtemps, j'ai osé me lancer dans le réaliste de l'auteur avec Bel-Ami et ton texte me convainc un peu plus à continuer dans cette branche ^^
· Il y a presque 11 ans ·sautumn