Une voix qui s’obstine
Susanne Derève
Ce vallon ces champs à flanc de coteau
qui s'étirent doucement sur le versant ensoleillé
des pentes
Ici les collines s'adossent à la mer et les falaises au vent
Les prairies y versent leur moisson de pommiers
leurs brassées de fleurs au printemps
Un sentier solitaire serpente au long des grèves
enfoui sous les haies vives
les pétales envolés s'en vont à la dérive
- à la marée montante, ils se mêlent
à l'écume portés par le courant -
Était-ce d'ailleurs au printemps
Était-ce l'automne chargé de fruits
quand les branches ploient jusqu'à terre
que dans l'ombre l'herbe bleuit
La lumière se concentre dans les creux du chemin
Je ne crois pas que tu m'y aies suivie
Ai-je oublié ; il me semble que j'y ai marché seule
toujours, je ne me souviens pas que tu m'appelles
Vient un temps où l'amour se lasse d'être double
On voudrait tant que les premiers éblouissements
l'interpellent les premiers instants du bonheur
mais les liens se délient, près du rivage
l'eau se trouble
Au large la mer a parfois d'indomptables élans,
mais on les regarde en rêvant
On rebrousse chemin quand la lumière décline
et que résonne enfin comme l'écho lointain
d'une voix qui s'obstine mais est-il encore temps
On remet à demain de dire je t'attends
Illustration John Joseph Enneking (Blooming Meadows)
Campagne, mer, lumière, écho qui s'obstine... poésie
· Il y a environ 6 ans ·Alain Balussou
...puisqu'on ose encore écrire .. merci
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève
Très beau paysage et cheminement
· Il y a environ 6 ans ·Maud Garnier
merci de me lire
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève