Utopie de l'ivresse.

Théo Dk

 Le tchoune tourne, en concurrence avec la vision que me procure l'alcool. Cinq, six bières -mais pas n'importe lesquelles, celles qui m'ont accompagnées dans l'ivresse depuis bientôt une année, les Rinces Cochons- et quelques shot de vodka précédés par un ou deux verres de whisky dilués par ce Coca-Cola.  Un mélange de drogues que j'absorbe telle cette feuille de Sopalin qui déguste l'élixir renversé au sol par un de ces mecs ivre à vingt trois heures. Outre l'alcool, ce visage aux traits féminins m'enivre. Elle se déhanche, l'air déchaîné parsemé par une pureté inhumaine. Mon regard se perd sur les courbes de son corps, la couleur de sa peau, celle de ses yeux et de ses cheveux. Frissons, sourires et désirs m'envahissent lorsque son regard perce le miens. Une succession de sensations innommables me traversent le corps; si bien que le décor et la voix de Jim Morrison disparaissent pour ne laisser place qu'au déhanché de cette demoiselle inconnue. La voilà qui s'approche de mon corps bouillant. La voilà qui s'approche de mes lèvres. Et nos corps s'entrechoquent, et mes doigts goûtent à sa peau. 

Signaler ce texte