Va t'faire....

redstars


Sur l'échiquier, je suis tombée,
Je n'ai plus nulle case sous mes pieds,
Et cela ne plait pas du tout :
Des jugements  autour du cou,
Comme autant de sous-entendus,
Ces mots font de moi une pendue
Qui se balance sous ses dires.
 
Tu dis que ma vie est ratée,
Mais d'où viens-tu pour l'affirmer ?
Ta vie à toi : plutôt crever,
Mariage et maison et bébé…
 
Non mais vraiment, regarde-toi,
Tu es plus commune que moi,
Si tu avais n'avais vécu qu'un tiers,
De mes années glauques à fusion,
Tu te serais foutue en l'air,
Ne pouvant tenir la pression.
 
Aurais-tu osé, dis-le moi,
Faire le trottoir à dix-huit ans ?
Et te droguer, sniffer les lignes,
Ah oui, tu fais moins la maligne !
 
Sans parler de frôler la mort,
Sans parler des barreaux en fer,
Tu m'fais bien rire avec ta vie
De pauvre petite ménagère...
 
Et sous les saules, je pleure,
De n'être de la bonne couleur,
Là en dedans, au fond de moi,
Exclue un grand nombre de fois.
 
Allez crever, où vous voulez,
Mais non ne venez plus juger,
Ma vie en morceaux là par terre,
A vos vies pâles je la préfère !
                                                                                   
Sans parler que je ne dis rien,
Je ne raconte pas d'histoires,
A croire que t'es restée là-bas
Dans la petite cour de l'école,
Avec tes mots dans mon dos,
Mais j'ai fini par tout savoir,
Moi que tu prends pour une folle.
 
Et sous les saules, je pleure,
Je n'sais même plus pourquoi, au fond,
Je refuse que tu m'atteignes,
Toi, oui : espèce de petite chienne !
 
Je m'en fous, des amis j'en ai,
Même si la distance nous sépare,
Ces amitiés d'autant plus rares,
Que toi tu jugerais illusoires...
 
Mais avant de juger les autres,
Regarde un peu ta petite vie,
Parce que tu dois mourir d'ennui,
Pour inventer celle des autres,
 
Parce que tu ne sais pas quoi faire,
Au fond tu n'es qu'une vipère,
Mais gare à toi, car la roue tourne,
Et je rirai quand tu tomberas,
Quand tout ton corps s'écroulera,


Et ta jolie vie en éclats…
 

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