Vacances en famille -18-

La vie comme un samedi de pluie au ralenti, un désir de paix dans l'âme, plénitude absolue. Germain et moi finalement sommes allés à la piscine, tout un après-midi ensemble à se découvrir et à rire pour un oui ou pour un non, je sais ce que nager dans le bonheur veut dire. Avec lui à mes côtés, je me sentais comme une reine, une princesse, jamais je n'ai ressenti cela. J'aime comme il me regarde avec son sourire dans les yeux, pas celui qu'il réservait aux clients de la boucherie, un vrai sourire de gentleman, bienveillant et prévenant. Je ne sais pas quel âge il a en vérité, dix-sept, dix-huit ans, mais il a en lui, quelque chose de rassurant et de responsable qui inspire la confiance. Ma mère a été conquise par cet "enfant du pays" comme elle se plaît à l'appeler. Il y a eu pendant ce week-end comme un air de vacances dans notre coeur, en la présence de Germain l'appartement est devenu un havre de paix où il fait bon vivre. Marielle a même joué sa pièce musicale favorite "Lettre à Elise" plus que de coutume, elle a la grâce dans les doigts et dans le regard dans ces moments-là, Bruno a montré ses jouets préférés à Germain. On a joué aux dames, aux dominos, on a dormi tard, on s'est réveillé tôt afin de ne pas perdre une miette de notre bonheur. Le dimanche matin j'avais déjà une boule dans la gorge, on s'est promené dans le parc Jouvet aux arbres si verdoyants après deux jours de pluie. La pelouse semblait repeinte, les bassins et les canaux donnaient un air 19e siècle au paysage, je reviendrai dans ce parc, seule ou accompagnée, avec la véritable impression que l'amour m'habite plus que jamais. Je ne le regarderai plus jamais de la même manière. Toute la ville me semble baignée par l'aura du garçon que j'aime, lui dire au revoir n'a pas été facile comme vous pouvez l'imaginer, mais mon coeur était au chaud, comme un poussin dans son nid.

(à suivre)