Vacances en famille -6-

aile68

Samedi: grand ménage dans la maison. J'ai passé le balai et la serpillière dans toutes les pièces, je suis vannée. Maman a fait les vitres, la poussière, la vaisselle, ma petite soeur a rangé les jouets dans la grande malle, Papa a rentré le linge, il repose bien plié dans ses corbeilles en osier, il a aussi aidé à ranger la maison.La maison brille comme un sou neuf, ça sent la cire d'abeille, on est bien. Sur la table du salon du courrier attend, je suis plus que surprise quand on me dit qu'il y a une lettre pour moi. Je regarde l'enveloppe, une écriture penchée et nerveuse indique:

"Pour Margaux"

Je pense tout de suite à Germain. La missive ne peut être que de lui. Je m'isole pour la lire tranquillement.

"Chère Margaux,

Tout d'abord je tiens à te dire que je suis désolé d'avoir gâché ton été. Que tu aies souffert me gêne trop, vraiment je n'en vaux pas la peine. Je t'ai menti c'est vrai et je le regrette bien. Je vais t'expliquer pourquoi. J'avais une copine, c'est pour ça que je t'ai dit que j'habitais Besançon, je ne savais plus où j'en étais. Je sentais naître quelque chose pour toi et je pensais encore à mon ex. Oui, j'ai rompu hier après ton départ. Je te jure de me croire. Comment te prouver que c'est vrai? Je ne sais pas.

Je te laisse mon adresse et mon numéro de téléphone, celui de mon grand-père également. Mais si ça te tourmente laisse tomber, suis ton instinct. Je rentre lundi.

                                                                   Germain"

Je ne sais quoi penser. D'un côté j'ai envie de le croire, d'un autre je lui en veux encore. Je décide de faire comme il me dit, suivre mon instinct. Je mets la lettre dans ma poche, elle sera toute chiffonnée, tant pis, c'est ce qu'il mérite. Je rejoins les autres dans le jardin, c'est l'heure du goûter. Je me verse un jus d'orange, et me joins à la conversation. J'ai envie de profiter de ces derniers instants avec ma famille. J'ai quand même peur que ma lettre sorte de ma poche et tombe sur la pelouse. Je vérifie qu'elle est bien en place, c'est bon, tout va bien. Les rayons du soleil sont arrêtés par le grand parasol, nous sommes tous autour de la table ovale où nous avons fait tant de repas en admirant le jardin de grand-père, ses rosiers, ses belles tomates, on se croirait dans un tableau impressionniste où règne le bonheur de vivre.

(à suivre)

Signaler ce texte