Vaisseaux

Médée M.

Heureux qui comme Ulysse
Bien sûr que j'ai eu peur.
L'aire de mes vaisseaux imaginaires
s'est emmêlée comme une vague dans mes cheveux.
Elle a dessiné en rouge carmin sur la carte intérieure
un chemin imprévu dans lequel je me suis égaré.


Le temps m'a oublié et un grand vent
a balayé ma mémoire. J'avais tenté imprudemment
de les brûler au port pour ne jamais prendre la mer,
mais il était déjà trop tard. En mon âme et inconscience

j'ai désiré l'eau bleue et ses monstres.
Dans mes membres une voix gorgée de sang
a répondu à l'appel du large et au chant des sirènes.

J'ai trahi la terre ferme épousée,
pour succomber aux baisers de la mer,

Pieds et mains liés, comme j'aime.


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