CONTRIBUTION AU BORDEL POETIQUE
milenagorski
COUP DE MASSUE-COUP DE COEUR-COUP DE TETE
Je suis dépassée
ou j'ai juste passé l'âge
je sais pas, c'est juste que
j'pensais pas
j'suis déphasée, hors d'idée
à bout de souffle, tu m'as
vidée.
Comme la bouteille de poison qu'on prend délibérément pour se causer plus de mal encore,
comme une conne, j'en redemande,
à corps,
à cris,
à cœur,
à contrecoeur,
à sang, j'me griffe à l'os
J'ai envie de sauter par la f'nêtre, de m'faire écraser par une foutue caisse, qu'on entende mon corps craquer sur l'asphalte,tout brouillé,tout égratigné de plus rien,d'insignifiance,d'ersatz d'un être qui a tant aimé,aimé à vouloir mourir sans attendre.J'veux m'faire pêter la cervelle,m'balancer au plafond en riant à gorge déployée,boire mon cafard sur le trottoir,devenir une pute à ton bon service, cher.Puis baiser avec des moches, juste pour m'dégoûter d'moi-même,pour ne plus exister.
Comme aujourd'hui, pas l'once d'existence à tes yeux.
Une moins que rien.
Un corps parmi des corps. Tout en sensualité mais le sens tourne vite à vide... et l'ivresse s'enchaîne, effrénée, sans savoir qui reste et qui part...
J'aurais préféré ne jamais te rencontrer, tu es bien le poison que tu décris, peu à peu tu coules dans mes veines et je vais finir par crever
de toi.
J'veux en finir vite de toute façon. Passé pour moi l'agonie, que le trépas advienne à grands pas.
Tu peux m'achever, ne te gêne pas. Dans le grand jeu des survivants, tu as gagné.
Est-ce que la partie est terminée ou bien... ?
DANSE LASCIVE
Les abîmes viscérales du bas-fonds m'appellent. Elles hurlent mon enlèvement conscient, assumé et somme toute libératoire. Je vais, le cœur léger, m'allonger dans les égouts. J'écarte les cuisses, un monstre dégoulinant de lubricité s'en vient, il va me rentrer en dedans et je sais déjà que je vais aimer ça. Le monstre c'est moi, touchée par la faim insatiable, irritée de l'intérieur par cette soif inétanchable. C'est le début du moi honnête, je viens de naître.
Est-ce moi, est-ce bien moi ? Le vitrail ne trompe pas, il décompose les traits avec véracité, je perce à travers les faisceaux de lumière qui réfléchissent des portions du Je, pour n'en distinguer que des incomplétudes, des formes binaires qui ne se répondent pas, la correspondance manque à l'écho. Mais ça vibre, profondément, intensément, et je sais que l'onde va se muer en un cri. Que je ne saurais maîtriser. Que l'esprit maintenait enfermé depuis bien trop longtemps laisse exulter. Danse, danse, danse, le temps ne volera guère cette parenthèse où tu deviens toi-même. La vie fait trop de simagrées pour nous enfiler de force des masques amples glissant à moitié de nos visages déformés par la peur de vivre, la honte de nos tourments et l'amplitude de nos aspirations.
Ne dis rien, je le savais.
J'aurais du y croire.
Prise à quelle hésitation, renfermée dans quel piège, mais, où, où, où étais-je avant d'arriver ici ?
Tout est mis en place pour que le rideau tombe. Il n'y a pas un détail dont nous n'ayions discuté. Tu restes le cœur ouvert à mon déversement d'existence qui hurle à être. Pour vrai.
Mon corps va se mouvoir pour toi maintenant. Nous ne serons que transactions, services rendus pour la recherche commune qui nous étrangle peu à peu. J'irai chausser ma nouvelle paire de bottes et j'attendrai le signal pour faire le pas, le pas à franchir, le fossé à traverser. Gare à ne pas tomber.
Il y a eu de nombreuses naissances la nuit passée. Mais je ne saurais dire si j'en étais.
JE SUIS L'ERREUR
Il a fait une erreur. Ce n'aurait pas dû arriver. Je n'ét ais pas la bonne personne.
Pourtant, nous étions au bon endroit au bon moment. Ca paraissait ainsi en ce temps, du moins. J'aurais très pu ne pas sortir ce soir-là. Toi non plus, apparemment. Pourquoi la suite qu'on connaît au lendemain d'un refus, celui du premier baiser ?
C'est lui qui a commis l'erreur. Sortons faire une marche sur la plage, il fait bon à soir. Nous avons pris cette marche. Nous avons pris ensemble une poignée d'été en passions alcoolisées, interdits et cette délicieuse insouciance, fille de putain, reine de la relation. Il aurait peut-être dû randonner seul ou en emmener une autre avec lui.
Pourtant, j'ai ouvert mes yeux hibou grand d'amour pour la première fois, pour ce mammifère poilu. Je lui ai dit « je t'aime » avec un cœur sincère et apeuré. Je lui ai pris la main des matinées difficiles. Sans encore savoir que j'étais pour me perdre dans une vaine espérance, le regard aveugle, je restais en contact avec le corps que je perdais, qui s'éloignait, qui entrait brutalement dans une toute autre réalité. J'en ai arraché comme une folle, ai perdu mon temps dans un espace qui n'était pas le mien, il n'y avait pas un compromis que je n'étais pas prête à faire pour toi.
Puis, tu as compris. Tu as fui le compromis. Vers ta seule promise qui est la liberté.
Derrière ton insouciance de jeune loup, tu laisses l'espoir.
Je suis l'erreur qu'il a commise.
Je suis scotché ! Un coup de coeur direct, je suis incapable de donner une note à ce texte. Il n'en a pas vraiment besoin du reste. J'adore le style et l'état d'esprit qui s'en dégage, j'ai hâte d'en découvrir plus !
· Il y a plus de 9 ans ·Lucius Orbs
Je te remercie Lucius, C'est ce genre de retour qui donne le goût de continuer ! Si tu veux en découvrir plus, c'est avec plaisir que je t'invite à le faire :) De mon côté, tes propositions me touchent aussi et me voici bien impatiente d'aller plus loin dans cette exploration... !
· Il y a plus de 9 ans ·milenagorski
Madame Gorska, oserai-je , si vous m'invitez, insistez un peu...
· Il y a plus de 9 ans ·Pawel Reklewski
J'ouvre la porte alors. Bienvenue Pawel :)
· Il y a plus de 9 ans ·milenagorski
Merci alors je viendrai
· Il y a plus de 9 ans ·Pawel Reklewski
Je ne vote pas, ne note pas, j'achète symboliquement
· Il y a plus de 9 ans ·emilataman
Comme tu veux ! ;) Merci de ton commentaire emilataman !
· Il y a plus de 9 ans ·milenagorski