Vénus, Betty, Litchis.

On venait d'emprunter un petit tunnel dans la montagne, un de ceux que l'on traverse en voiture pour trouver de l'autre côté, autre chose: Betty appelle cela, 'l'incertitude de l'autre versant'.

- C'est vrai quoi ! On sait pas ce qu'on va trouver au bout de ce tunnel ! Un temps d'chien ? Une tête de mort ? Une tête d'ogive ? Une tête de con ? Un paillasson "Welcome" ?

Durant la traversée et pour lui enlever ses méchants loups de la tête, je posais une main sur ses cuisses afin d'apaiser son angoisse et libérer le flux de ma conduite.

C'est étrange, dans les moments de stress, les cuisses de Betty sont paradoxalement chaudes, chaudes comme un bon Saint-Genix, à vous faire remonter à cuisson une pâte froide où dans laquelle le gland reprend peu à peu confiance en lui en se détachant de son enveloppe originel pour exploser en praline de milieu.

- Je suis sûre que tu penses à ton gâteau préféré !

- ???

- Quand tu mets ta main là (Betty désignait l'endroit où je l'avais posé au début), c'est qu'en général tu penses à un bon gros Saint-Genix, avec plein de pralines qui dégoulinent dedans ! Hein ?

Avec Betty je ne peux rien lui cacher, tout se lit sur mon visage. Tel le caméléon je prends la couleur de mon environnement pour me taper aussi des arbres. Par exemple, avant-hier, au restaurant Chinois il y avait des dragons qui crachaient du feu sur un panneau déroulant et lumineux au fond de la salle. Je savais que Betty avait peur des dragons... alors pour la protéger de cette angoisse je...

- Putain t'es chiant ! Tu vas me faire le coup du litchi dans la petite coupette ?