Vérité

Dans mes pensées impures règnent une triste tempête

Sous l'immuable ennui que verse ma bile vipérine

Dois-je me nourrir que de mes noirs mensonges

Toi qui sur le néant, l'oubli en sais plus que tous

Mon cœur qu'aucune rancune ne transporte souffre

Tu fuis, moi pâle défait, honteux porte ton linceul

J'ai si peur de te conchier quand je pense seul

Tu ne mérites aucun reproche, je le fais si bien moi-même

Adieu grand amour d'une beauté si singulière

Par ton esprit, par ton cœur et ton humeur libertine

De jour en jour tu m'avais inévitablement séduit

Je te conserve précieusement et avec un doux plaisir

Ton imagination, ton espièglerie et ton tempérament

Que tu ne vantes pas mais que tout le monde envie

Je pourrais laisser ces bagages si lourds derrière moi

Et embrasser cette poignée de sable qui égrène les jours oubliés

Posé inconfortablement sur le canapé de ma vie

Au milieu d'un champ de ruine sentimental

Je ne vis que la moitié lugubre de mon existence

En me lamentant du passé heureux révolu à jamais

Tout fier, mon cœur je l'ai porté à la boutonnière

Maintenant tu me l'as arraché, rouge souvenir sur mon plastron

C'est ma médaille de l'amour mort, un pansement douloureux

Tu as été si vraie, si réelle, pourquoi si fausse maintenant

En vérité, l'amour est un combat, un duel, tu m'as bien touché droit à l'âme