Vers une empathie retrouvée
Louisa Slama
Ecrire sur l'empathie sans passer par des postulats révolus et ancrés dans une réflexion dénigrant la pensée moderne est un défi. Je ne cherche pas ici à encenser un temps révolu où empathie et humanité ne faisait qu'un, car je pense que cela n'est qu'une idée frauduleuse trouvant ses fondations dans un confort de l'ancien temps n'existant que dans les fantasmes des grabataires. Le retour vers l'empathie n'est pas alors le terme le plus approprié. Une découverte de l'empathie serait plus juste et surtout nécessaire.
Lorsque nous réfléchissons sur l'humanité et son histoire, il apparait clairement que le but serait, idéalement, de tendre vers un progrès technique, technologique, social et individuel. Pourtant, à travers ces avancées, des pans du progrès, dans son sens large, ont été sévèrement négligés. Le travail collectif visant à tendre vers une avancée commune et libératrice de l'humanité à toujours été considérée comme une idée utopiste par la majorité. Les progrès effectués ont été la volonté de personnes seules ou de petits groupes. Nous ne sommes pas mués, indépendamment, par la volonté de créer, pour tous, quelque chose de mieux. Nous sommes enfermés dans nos individualités, cultures, pensées et systèmes de croyances. Chaque organisation sociale a privilégié un pan du progrès au détriment des autres. Comme le communisme a privilégié le bien commun au bien individuel et comme le capitalisme privilégie le bien économique au bien commun. Le point commun à ces organisations, dans l'application réelle et non dans les idées, est le cruel manque d'empathie. Quelle soit d'individus à individus, d'un groupe à l'autre, de l'homme à l'animal, ou encore de l'homme à son environnement. Cela devient aujourd'hui tellement criant que de nouveaux termes se démocratise tel que « hypersensibles » ou « hyper empathique ». Je ne remets pas en doute l'existence médicale de telles pathologies, je remets en question sa démocratisation et le nombre croissant de personnes s'appropriant cette nouvelle étiquette. Être une personne douée d'empathie et de sentiments, pouvant se mettre aisément à la place d'un individu ou d'une situation serait devenu tellement rare que l'on serait une catégorie nouvelle, à part entière, supérieure même ?
Plus on est de monde sur cette planète plus le besoin de se démarquer se fait ressentir. Une sorte de « tuning » de nos conditions ?
· Il y a 7 mois ·Marcus Volk
Je n'aurais pas dit mieux
· Il y a 7 mois ·Louisa Slama