VIE RAVIE EN MORAVIE

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Tiré de faits véridiques.


 

Dans cette cité morave, vivaient depuis des siècles, au milieu de la population enracinée, plusieurs familles juives. Lors de la dernière guerre, de toute la famille Muller dénoncée, seul le fils aîné condamné aux commandos de travaux forcés survécut. De retour, il constata que sa maison était occupée par leur ancien voisin, ce dernier, gendarme dans le civil, surpris de voir au pas de la porte un jeune homme émacié, le fit entrer avec méfiance. Après les présentations, le fils apprit de son hôte qu'il avait acquis auprès du juge local la maison familiale vendue aux enchères après leur déportation.

On lui offrit un verre, puis plusieurs pour savoir si ces parents n'auraient pas planqué leur fortune dans leur ancienne demeure, car beaucoup d'autochtones étaient persuadés que tous les Juifs étaient obligatoirement riches.  On lui proposa même de partager à part égal le trésor que le gendarme imaginait caché dans cette habitation. Après avoir calmement écouté celui qui était aussi le délateur à l'origine de tous ses malheurs, il vomit en mettant ce rejet sur le compte de l'alcool qu'il n'avait, il est vrai à son âge, jamais eu l'occasion de consommer, il se leva et quitta ce toit devenu pour lui le symbole d'un passé à oublier.

Le nouveau propriétaire maintenant persuadé que le fils revenu lui dissimulait quelque chose, entreprit des fouilles complètes prenant tout son temps libre. Il commença à sonder un peu partout perçant des trous dans les sols et gros murs. Ensuite il ouvrit les plafonds, dépouilla la charpente et finit fouillant sous les fondations. Excédée, sa femme déserta rapidement la maison devenue quasiment inhabitable, le laissant seul dans sa quête termitière.

On retrouva un matin sous les lourdes poutres du plancher son corps écrasé, le médecin légiste fut formel, cet homme a véritablement été victime de sa connerie.

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