Vive le vent....
arkhaam
La vue est splendide d'où je suis, je surplombe la ville, une ville que je découvre d'ailleurs. Je suis descendu du train à 10h17 ce matin, j'aurais pu lui téléphoner, la prévenir de mon arrivée et, je vous jure, que j'en avais envie mais c'eut été mettre mon plan en danger et je ne pouvais pas me le permettre. D'ailleurs dans quelques minutes je serai mort, tout cela n'a plus guère d'importance. C'est drôle mais elle m'avait fait jurer de ne jamais en arriver là et moi, stupide, j'avais accepté, il est vrai que j'ai toujours été prêt à tout pour elle et, aujourd'hui, je me demande si ce n'est pas ça qui à fait qu'elle s'est éloignée. Quoi qu'il en soit, elle est partie et, sans elle, je ne peux pas, je vous jure que j'ai essayé, pour elle, pour qu'elle ne se sente pas obligée d'avoir ma mort sur la conscience mais je me rends compte que rien n'y fera, de toutes les manières, quand elle n'est pas là je suis mort, un mort-vivant mais un mort tout de même.
C'est haut bordel, quelque vingt étages, ça fout les jetons mais je ne reviendrais pas sur ma décision. J'ai fini par me convaincre il y a deux jours, après avoir passé la nuit (encore) à réfléchir à tout ça, je me suis levé et entre deux gorgées de café, j'ai décidé de mourir. La vie sans elle c'est la mort, me lever le matin et ne pas la voir, ne pas la toucher, la sentir, c'est la mort. Rentrer du boulot et trouver l'appartement dans le noir, ne pas deviner sa présence, c'est la mort. Au point où j'en suis, il vaut mieux en finir, je suis usé, lassé de souffrir, sur les genoux. J'ai perdu neuf kilos, je fume trois paquets de clopes par jour et je dois descendre plusieurs litres de cafés pour accompagner, je suis l'ombre de moi-même, mon patron va finir par me virer et si j'avais une bagnole, je me serais déjà tapé un mur, ''le'' mur, celui qui devait arriver. Le vent souffle bruyamment à cette hauteur, je n'ai pas peur de mourir, pourtant une question me poursuit; J'ai souvent entendu dire que, la plupart du temps, le coeur lâchait avant que l'on atteigne le sol tant la peur est intense. Moi le mien est en pierre, rien ne lui fait peur, aussi vais-je devoir supporter le choc, lorsque ma tête atteindra l'asphalte et explosera sous la violence de l'impact. Cela ne devrait prendre qu'un millième de seconde, pas si grave après tout. Ensuite le reste du corps sera broyé, éclatera en morceaux et sera sûrement éparpillé alentour, de la chair et des os partout sur le trottoir, le spectacle risque de plaire. Je sais ce que vous allez dire, ''c'est idiot'', ''personne ne mérite qu'on meure pour elle'' et vous avez tort, elle mérite qu'on meurt pour elle. Je suppose que ça la rendrait folle de rage de lire ça et que, du coup, elle me buterait elle-même tant elle me trouverait con mais c'est comme ça, je n'y peux rien. Pour comprendre mon geste, il faut comprendre mes sentiments, cette femme à bouleversé ma vie, elle m'a fait renaître, elle à fait de moi un homme différent, un homme que je n'aurais jamais pu être autrement. Elle est juste merveilleuse et je m'étais juré de mourir dans ses bras, plus aucune autre femme n'avait d'importance, je ne pensais même plus à les regarder vu que mon esprit était occupé par son image en permanence, nous étions seuls sur terre. Peut-être est-ce pour ça qu'elle m'a quitté, je l'aimais trop, je l'étouffais, je devais être insupportable.
J'ai la moitié de mes godasses qui embrassent le vide, un coup de vent et je tombe. A quoi vais-je penser pendant les secondes que va durer ma chute? A elle, forcément. Voilà, je dois vous laisser, vous n'aurez plus l'occasion de lire quoi que ce soit sur ma passion, mon amour, c'est la dernière fois que je parle d'elle, vous en aviez marre, avouez!! Moi non, je l'aimerais dans la mort, je le sais, c'est mon destin et.... Oups! Un coup de vent.
Quel talent, j'ai oublié de poster le texte qui suit celui-ci, je vais réparer...
· Il y a presque 12 ans ·arkhaam
Après nous avoir régalés,
· Il y a presque 12 ans ·De vos textes inspirés,
Vous vous avouez vaincu,
C'est comme si vous nous la mettiez dans le cul.
Quel vent fripon,
Après avoir soulevé bien des jupons,
Vous propulse hors de votre balcon,
Et nous laisse comme des cons !
De votre crâne pulvérisé,
S'écoule une matière visqueuse et cradingue,
Le sang de votre corps désarticulé,
S'échappe dans le caniveau qui schlingue.
simul-acre