Vivre...de brins d'herbe

Gabriel Meunier

Faucher, faucher d'immenses étendues, sans relâche. A l'époque on croyait dans le bonheur de brins d'herbe... Mais qui sait encore faucher ?
comment peut-on encore imaginer pouvoir vivre de la coupe d'herbe ?
Vaches, moutons, et tant de quadrupèdes...
Ne seraient que des has-been ?

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granges mérovingiennes immenses
isolées en des clairières perdues
chaque poutre taillée à la hache
greniers d'herbe pour l'hiver
pouvoir nutritif incertain

mais notre horizon est encore trop flou
il faudra se nourrir mais aussi se soigner
penser les meurtrissures des corps ou des âmes
les poules déposent leurs oeufs dans la paille ou le foin
petite herbe, grande humanité

en des meules odorantes myriades de fleurs
traces de vent de gestes d'amour sortilèges bienveillants
pour les vivants, l'herbe - les simples - peuvent nourrir l'esprit
qui n'a repris espoir, effleuré au parfum du foin
senteur fragile d'une immensité heureuse ?


Carpathes, 1974
photo perso
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