Vivre à travers mes mots, c'était plus simple

medusa

Ecrire c'était avant tout pour se trouver une raison de vivre. C'était, quelque part, pour se sentir exister. À travers quelques mots déposés ici et puis aussi un peu là.
C'était murmurer tous ces cris qui explosaient à l'intérieur de ma gorge nouée. C'était raconter mes fantasmes violents en toute discrétion, en toute impunité.
Ecrire c'était extérioriser toute cette souffrance accumulée sans ne jamais réellement dire à quel point j'avais mal.

Ecrire c'était pour me soigner, écrire c'était pour guérir.


Puis, peu à peu, les mots sont devenus ma prison, ma torture, mes ennemis que je n'arrivais plus à atteindre. Ils sont devenus frustration et colère puisque je ne les possédais plus, puisqu'ils m'échappaient.


Ma thérapie était devenue mon agresseur. Ils se retournaient contre moi et me laissais seule. Comme les autres qui m'avait désiré, aimé parfois, puis jeté. Hop ! Aux oubliettes la gamine désespérée.


Cela fait déjà quelques temps qu'ils demandent à sortir mais que je ne prends ni le temps, ni la peine, de les évacuer. Peut-être par esprit de vengeance. Un peu comme pour leur rétorquer «  et vous, vous étiez où lorsque j'avais besoin de vous ? Pourquoi je succomberai à vos désirs alors que vous m'avez fui pendant si longtemps alors que j'avais besoin de vous ? »


Puisque l'orgueil a remplacé les mots.
Puisque maintenant, il faut m'apprendre à me réapprivoiser ; maintenant que je commence réellement à me connaître.

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