Volet 3 : L'état émotionnel des populations

Laure Cassus

Bilan introspectif sur nos capacités à vivre encore ensemble (donc dans un système économique)


Connaissez-vous des gens qui respectent autrui pour ses qualités propres ? Regardons combien de personnes vous  respectez. Et pour quelle raison exactement ? Si vous faites l'exercice en toute honnêteté sans vous justifier outre mesure, que pensez-vous qu'il apparaîtra (avec ou sans morale, je ne suis pas sûre que ça change quoi que ce soit à part le dosage) ?


1 - Les personnes que vous respectez parce que vous les aimez.

2 - Les personnes que vous respectez parce qu'elles vous aiment.

3 - Les personnes que vous respectez parce que vous les craignez.

4 - Les personnes que vous respectez parce vous pouvez les aider.

5 - Les personnes que vous respectez parce qu'elles sont hors système, enfants, artistes ou d'une autre espèce.

6 - Les personnes que vous respectez parce que vous riez avec elles, que vous passez du bon temps ou qui vous font oublier qui vous êtes. (peut-être les mêmes que le point 1 d'ailleurs ?)

7 - Les personnes que vous respectez parce que vous pleurez, râlez, traversez des galères ou souffrez avec elles (idem point 1, à vérifier ?).

8 - Les personnes que vous respectez parce qu'elles sont plus fortes, plus belles, plus intelligentes ou plus chanceuses que vous.



Euh, ce dernier point, respectez-vous les personnes chanceuses ou les enviez-vous ? Respectez-vous les personnes belles ou les enviez-vous ? Etc


Si vous faites partie de ceux qui aiment tout le monde, beaucoup de monde va vous mépriser. Si vous faites partie de ceux qui détestent tout le monde beaucoup de gens vont vous aimer.


Nous sommes dans un rapport de force continu et ne sommes plus en mesure de nous sortir de ce mécanisme. Sauf si vous avez compris et que déjà vous avez mis des limites à beaucoup de gens qui voulaient jouer avec vous à qui perd gagne.


Alors sur quoi pouvons-nous encore travailler quand on a compris ce mécanisme installé à une échelle professionnelle, personnelle, populaire, universelle ?


Les professions qui aident les autres sont méprisées (par le salaire d'une part et par leurs destinataires, patients, potentiels délinquants, personnes en difficulté, d'autre part). Mais pas du tout regardez le respect qu'ont certains pour leur médecin. Certains oui (regardez tout de même de plus près qu'elle est la nature de leur relation et de quel type de médecin il s'agit). Regardez le respect qu'ont les potentiels délinquants pour leurs équipements sociaux ? Regardez le respect que nous avons pour les garagistes ou les plombiers. C'est jamais assez bien pour nous leur réparation et leur temps de travail.


Les professions qui arnaquent les autres sont craintes (sauf entre eux, vérifiez si vous en êtes avant de bondir) : mafia, banques, actionnaires, état...


Deux cas plus douteux car mitigés : les profs et les flics, un mélange de respect, de mépris, de jalousie.


On est toujours le supérieur et l'inférieur d'un autre.


Vous aimez les faibles et les forts. Les faibles pour les secourir, les forts dans l'espoir qu'ils fassent quelque chose pour vous. Peut-être n'êtes vous que dans une catégorie ou dans aucune. (je m'exclus car je suis dans aucune).


Je recherche ce qu'il reste comme niche où ce type de relations primitives serait enfin dépassé. Car arrivé à un certain âge, on souhaite évoluer. Tandis que jeune on remonterait n'importe quel courant contraire pour pouvoir frayer.


Je crois qu'il n'y a que quand tout le monde est bourré que ce relationnel hiérarchisé disparaît. Quand le mental n'est plus opérationnel.

Parfois c'est dans une situation meurtrière ou guerrière que la solidarité n'a plus de limite (puis plus tard quand on se revoit on constate qu'on avait rien de commun en fait et qu'on s'en fout de l'autre pour qui on se serait battu au cœur de la galère et réciproquement).


Je crois que l'humanité est heureuse quand elle arrête son mental. C'est ce que disent les bouddhistes depuis toujours.

Quelles sont les situations où il n'y a a plus de mental ? En méditation, mais c'est solo, en groupes sectaires mais la fusion c'est pas vraiment mieux, devant la télé, oui assez, quand le corps exulte, en soin corporel ou en love, c'est sûr, au sport, et dans tous les actes corporels.

L'instant présent et l'activité du corps. D'où le transport devant des matches de sport de haut niveau !


Plus sérieusement car le sujet c'est l'avenir du travail, beaucoup des gens heureux au travail sont des producteurs ou des commerçants à une échelle indépendante (à l'époque où ils n'avaient pas le couteau sous la gorge s'entend), ceux qui font des métiers manuels quand ils ne sont pas trop durs et pas trop répétitifs, ceux qui ont un contact avec les autres. Ça fait encore beaucoup de métiers.


Le souci c'est que plus personne ne sait les faire car on est tous (nombreux en tout cas) entrés dans les métiers de service ++.


Déconnecter ce mental psychopathosé et psychopathétique et le tourner vers des activités plus agréables, tel serait le but d'un renouveau centré sur les capacités humaines et non sur ce que l'humain ne parviendra jamais à faire (rivaliser avec l'absence de mental des machines).


Les machines sont beaucoup plus agréables que beaucoup d'humains actuellement alors c'est bien normal que les investisseurs misent sur elles. Les gens peuvent redevenir aimables s'ils le veulent.

A mon avis ce sera contraints et forcés mais qu'importe.


L'important c'est de retisser le tissu économique des hommes, sans rivaliser avec celui qui continue de se développer (en intensif). C'est la même démarche que de convertir une exploitation agricole intensive, chimique et destructrice des cycles de vie naturels (4.5 milliards d'ancienneté de fonctionnement détruits en 50 ans) en une exploitation bio respectueuse et profitant des capacités des plus petits organismes hyper performants à leur échelle.



....suite dans le prochain texte....

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