Vous avez dit Polyandrie?

Si la polyandrie était un jour légale,

Je serais maîtresse Guanche,

Des chaudes îles Canaries.

Sur le sable amolli

Mes amants dormiraient,

Un de chaque côté

De mon flanc dénudé.

Si la polyandrie était un jour légale,

Je serais la plus belle Abisie nigériane.

Pour me désaltérer,

Un amant admirable,

Poserait sur mon corps,

De doux baisers mouillés,

Tandis que l'autre mâle,

Tendre et le cœur ouvert,

Me conterait sa vie,

Ses souvenirs éphémères.

Si la polyandrie était norme sociale,

Je serais, sans complexe, grande diva Zo'es,

Au matin tropical,

Les lianes élastiques,

Enlaç'raient tendrement,

Deux corps chauds et ardents :

Le mien, et celui du premier prétendant.

Une collation frugale me sera apportée

Par un jeune homme joyeux, bien bâti, dévoué.

Et le soir arrivé, sous la cascade chantante,

Un troisième amoureux offrira à mes sens,

De quoi les embraser, et de quoi m'exalter.

Ma splendeur Guayaki s'exprimera au grand jour,

Quand l'homme de mon cœur chantera son amour,

Et sa béatitude devant tant de beauté.

J'aimerais à mon tour, le second prétendant,

Il me ferait frémir, avec ses doigts d'argent.

Le troisième à son tour, me sera sympathique,

Pour son humour joyeux, son air mélancolique

Le brave numéro quatre, saura bien m'écouter,

J'aimerais ses grands yeux et son sourire discret,

Je louerai le cinquième pour sa ténacité,

Ses combats incessants que je n'pourrais mener.

Si la polyandrie pouvait être acceptée

Je serais la maîtresse, celle qui domine, celle qui culmine !

Je n'aurais à choisir,

Et j'aimerais sans compter.

Mes amants se compt'raient

Sur les doigts de mes mains,

Et chacun, oui chacun

Serait vraiment aimé,

Et aimerait vraiment, autant qu'il veut aimer !