Voyage en Ecosse
Fionavanessabis
Il y a une poignée de semaines, je me suis présentée à vous, à ma manière, sur la pointe des pieds, dans une tentative d'écrire au plus vrai que je puisse. Avant de vous fréquenter, par lectures et commentaires interposés, j'accusais le coup dans ma campagne, je m'endeuillais d'une relation devenue obsolète. Bien sûr que je me rendais compte que j'agissais comme une réfugiée, pelotonnée dans mon canapé, cachée dans mon jardin secret. De multiples posts, avec leur effet ''miroir'', m'ont touchée. Je fis connaissance avec ma normalité parmi vous. J'étais comme vous, à part. Je voulus partager avec vous mais aucun de mes écrits antérieurs ne trouvait grâce à mes yeux et j'hésitais. Pas par pudeur mais je conclus que c'est parce que j'avais changé depuis. De fil en aiguille, je ne me définissais plus seulement par les stigmates des traumas et par les remous toxiques que j'avais eus à traverser. Il me faudrait écrire quelque chose de nouveau. Enfin. J'envisage un premier voyage en Ecosse avec mes deux ados. Pour moi, c'est déjà faire volte-face. M'affirmer. Renouer avec mes racines celtiques. Autant les enfants que moi sommes enchantés du voyage. Pour eux, c'est découvrir l'Ecosse et aussi la première expérience de vie itinérante à travers un pays. La promesse des lieux s'est réalisée. J'apprends, j'échange et j'y aime tant de choses. Je me sens acceptée d'emblée. Est-ce les Écossais ? Est-ce moi qui me nettoie de ma pollution interne ? Je me retrouve dans une nature omniprésente et vraie. Les personnes sont plutôt vives et douées dans l'art de vivre. Mon visage a toujours été un livre ouvert, je ne sais pas dissimuler et pas sûr que ce soit nécessaire d'ailleurs. Ils ont ce même visage. Ridé par des intempéries extrêmes et des difficultés mais ouvert et propice au rire, au chant, à accueillir la foison d'impressions que procure chaque moment. Un peuple qui a manqué d'oxygène, sous la botte britannique. J'aspire comme nombre d'entre eux à respirer par moi-même. Me fier davantage à mes intuitions. Mon cœur brisé n'est pas bon à rien. Il est juste un peu plus ouvert par les épreuves, ouvert à tout. Mes failles sont aussi ma force avouée, ma particularité ; c'est de cette façon que je m'ouvre au monde. Voilà pour le moment. Des détails, des circonstances ? Éternelle apprentie en quelque chose. Besoin que les choses fassent sens. Les détails ont été donnés, ailleurs. Mais pour moi, connaître mieux quelqu'un c'est connaître son attitude intérieure. Vous connaissez désormais la mienne, au moins un peu. Je suis passée de petite fille malingre et secrète à cinquantenaire en cours d'épanouissement. Dix ans que ça dure, les prémices de l'épanouissement ! Du relâchement, du sourire. Des larmes parfois, autant qu'elles coulent par gratitude, par contemplation heureuse, par compassion. Cathartiques.
Merci à vous dont les portraits m'ont éclairée fraternellement. Vous m'avez aidée à me retrouver, à me retrouver en meilleure compagnie, avec une meilleure version de moi-même.
Votre soeur en Atypie.