We are monsters - Chapitre 15

Alicia Lo

En tournant la tête mon poing se serre et ma mâchoire se crispe. Théo maintient fermement sa prise. Je me rends compte que mon souffle est court alors que je le fusille du regard.

J'essaye de me dégager avec violence mais son regard devient plus dur et ses doigts se referment encore plus jusqu'à ce que ma peau me brûle. La douleur accentue ma colère ainsi que cette envie de violence qu'il y a en moi.

Ce duel de regards est intense et mon rythme cardiaque est au plus haut.

"Qu'est-ce que vous foutez? Lâche-la Théo !" S'inquiète une voix masculine.

Théo relâche mon poignet sans pour autant arrêter de me fixer. Ma respiration reprend un rythme normal lorsque que Nicolas attrape mes épaules et se place devant moi me coupant de tous contact visuel avec Théo.

"Mélanie est-ce que ça va? Putain, ton poignet est rouge." Dit-il en prenant mon bras pour me tirer loin de cette situation, loin de ces gens à problèmes.

Nicolas tient mon avant bras avec délicatesse et il me dirige vers sa voiture laissant derrière nous ma mère et Théo.

"Tu veux que je te raccompagne chez toi?" Me demande-t-il.

"Je n'ai pas pu parler à Emma." Me suis-je mise à paniquer, je me suis retourné violemment et je la cherche du regard en vain.

"Mélanie, tu es sûre que ça va?" S'inquiète-t-il à nouveau.

Mes yeux se perdent dans la foule d'étudiants.

"Il faut que je lui demande ce qu'il ne va pas en ce moment." Ai-je insisté.

Nicolas pose son indexe sur ma joue et il fait tourner ma tête face à lui.

"Je vais m'occuper de ça. En attendant je te ramène chez toi et tu vas te reposer. D'accord?" Prononce-t-il doucement en essayant de me rassurer.

J'acquiesce d'un signe de tête lorsque je reprends mes esprits.

Il me ramène en bas de chez moi. Avant que je ne le quitte, il me pose une dernière question.

"Il y a une soirée chez moi samedi soir. Tu penses pouvoir venir?"

Je lui dis que oui pour être débarrassé et je rentre chez moi.

***

J'ai à peine le temps de déposer mes affaires que mon téléphone reçoit un sms d'un numéro inconnu.

Inconnu: "Descend."

Intriguée, je regarde par la fenêtre de ma chambre. Théo attend adossé à sa voiture.

Qu'est-ce qu'il veut?

Je descends pour avoir des explications. Mais je n'ai pas le temps de dire quoique ce soit qu'il ouvre la portière côté passager et il m'y pousse. Il est plus fort que moi et je ne peux pas rivaliser. Du toute façon, je n'ai aucune intention de résister. Ce soir, je n'ai plus d'énergie.

Il démarre le moteur.

"Tu m'emmènes où?" Lui ai-je quand même demandé.

Je n'ai aucune réponse. Génial.

Il s'arrête sur un parking près d'un parc. Je descends et je le suis. Ce parc ne me dit rien mais il se dirige vers un bâtiment juste à côté. Les lieux sont grands et je suis un peu perdue. Théo entre finalement dans une salle de sport où plusieurs personnes font de la boxe.

Il entre dans un vestiaire et il ouvre un casier à son nom.

"Chaussures." Me dit-il en enlevant les siennes.

Je m'exécute.

Il referme le casier et il va me chercher une paire de gants.

"Mets ça." M'ordonne-t-il d'une voix dure.

Je grimace puis je les enfile. Le sport, ce n'est pas mon fort.

Théo me guide jusqu'à un punching ball. Je le dévisage.

"Frappe." Me dit-il autoritairement.

"Non, je n'ai pas envie." Me suis-je exaspérée.

Il attrape mon menton et son visage se rapproche du mien.

"Défoule-toi là." Dit-il en plongeant son regard dans le mien.

Je comprends qu'il ne me lâchera pas avant que je ne frappe quelques fois. Alors je commence à donner des coups. Je pense à ma mère instinctivement et cette colère remonte en moi et je fini par frapper de toutes mes forces. Encore et encore.

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