We are monsters - Chapitre 18

Alicia Lo

Lorsque je rentre chez moi, personne ne m'attend. Il n'y a qu'un mot de mon père laissé à la va vite sur la table du salon.

Mélanie,

J'ai des dossiers importants à finir. Ne m'attend pas. Bonne soirée, gros bisous chérie.

Papa qui t'aime ❤

Je suis un peu déçu. C'est vrai qu'il est souvent absent, voir même toujours. En une semaine, je ne l'ai croisé que trois fois et c'est seulement parce qu'il travaillait un peu à la maison.

Drôles de pensées égoïstes. Je chasse ces reproches d'un coup. Mon père est quelqu'un de bien qui travaille dur pour m'offrir une vie plus belle. Il est là pour moi, je n'ai qu'à demander.

***

Vendredi est la pire journée de toute la semaine. Les cours sont longs et je m'ennuie à mourir. Emma manque à l'appel et Théo est à nouveau distant. Heureusement que Brigitte est là pour me divertir.

"Il me la faut !" S'est-elle écrié à la pause.

Je la regarde perplexe. Elle me tend son téléphone où est affiché la photo d'une robe bordeaux avec un dos décolté très sexy.

"Elle est heu... Jolie." Lui ai-je répondu peu convaincue.

Brigitte me dévisage.

"Tu n'aimes pas les robes?!" S'outre-t-elle.

Je fronce les sourcils.

"J'aime les robes mais je ne trouve jamais l'occasion de les mettre et en plus je ne me sens pas très à l'aise avec." Lui ai-je avoué.

Elle plisse ses yeux bleus. Maintenant je la connais assez pour savoir que c'est mauvais signe pour moi.

"Demain après-midi on va faire du shopping !" M'a-t-elle ordonné.

Je soupire avant de lui sourire.

"D'accord."

Elle me sourit de toutes ses dents.

***

Ce soir là lorsque je rentre chez moi, il n'y a toujours personne. Un pincement au cœur me surprend.

Quand je m'allonge dans mon lit, mes dernières pensées de la journée vont d'Emma dont je n'ai pas de nouvelles, à  Théo puis à Damien pour finalement m'endormir en pensant à ma mère.

***

Le bruit de la cafetière me réveille. Un coup d'œil à mon téléphone, il est sept heure du matin. C'est un peu tôt certes mais j'ai besoin d'un peu de compagnie dans cet appartement trop souvent vide.

Mon père est un homme vraiment classe et séduisant. Il porte une chemise blanche impeccable, une tasse de café à la main, c'est le parfait homme d'affaire. Ses yeux s'arrondissent quand il me voit.

"Tu es déjà debout trésor?" S'étonne-t-il.

Je m'assois à table après avoir pris de quoi me faire mon bol de céréales matinal.

"Je n'ai plus sommeil. Tu vas faire quoi aujourd'hui?" Ai-je essayé de me rapprocher de lui.

Il prend une gorgée avant de me répondre.

"Comme d'habitude, boulot, boulot, boulot."

Sa réponse était prévisible.

"Et toi chérie?" Me demande-t-il.

Mon cœur se réchauffe à l'entente de cette question. Il s'intéresse à moi. Pourquoi ai-je douté de lui?

"Je vais faire du shopping avec une amie cet après-midi." Lui ai-je souris.

Un immense sourire illumine son visage.

"Ah tu t'es faite des amies ! Je suis content." S'enthousiasme-t-il.

Il part fouiller dans sa sacoche d'un coup comme si quelque chose lui revenait à l'esprit. Il en sort une enveloppe et me la tend.

"Tiens, j'ai reçu ça hier. Je t'ai ouvert un compte à ma banque. Tu vas pouvoir l'utiliser dès aujourd'hui."

Je suis surprise et très heureuse. J'ouvre l'enveloppe comme un enfant à noël. La carte est jolie mais ce qui attire mon attention c'est le montant qui est affiché sur le relevé.

"Trois milles euros papa?!" Me suis-je exclamé.

Il sourit et alors que je devrais être aux anges comme n'importe quelle fille de mon âge, la gêne m'envahit.

"C'est trop papa." Me suis-je étranglé.

Il arrive vers moi et me dépose un baiser sur le front.

"Non trésor. Je dois y aller, ne m'attend pas ce soir. Bonne journée."

Puis il me laisse là, dans cet appartement trop grand pour moi toute seule avec cette carte bancaire. Un sentiment étrange assaille ma poitrine lorsque j'observe le dit objet entre mes doigts.

Peu importe tout l'argent qu'il peut me donner, je me sens seule.

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