Why is he so beautiful ? Why...

Juliet

Du sang comme de l’absinthe,
je me sens un peu disparaître.
Ça ressemble à une feinte
mais je n’ai plus envie de naître.
Lâche le défibrillateur ;
tu l’as trop utilisé,
à faire revivre mon cœur
pour le ridiculiser.
Je veux voir la vie en vert,
me couvrir de toute ma sève.
Voir le tout depuis l’envers
pour que plus rien ne me relève.
Laisse-moi être lucide,
j’ai peur d’être crédule.
Mais laisse-moi ce suicide,
arrêter le pendule...
J’ai cru vivre des songes
mais je n’ai fait que nager en plein rêve,
et j’ai vu tes mensonges
quand je me suis noyé et sur la grève
mon corps s’est abandonné.
Tu avais ce quelque chose
et j’ai pu te pardonner
jusqu’à voir la mort en rose.
Je ne peux pas vraiment expliquer ;
j’ai juste été trop naïf.
Mais dans cette existence étriquée
j’ai senti sur moi tes griffes.
Je pensais que l’enveloppe faisait la lettre ;
j’ai imaginé une lettre d’amour.
Tu semblais si sincère, juste fait pour l’être ;
un ange devant mes yeux a vu le jour.
Ce n’était que mon imagination,
mon désir que je faisais réalité,
te suivant jusqu’à la dérivation.
Je n’essaie plus de vaincre la vanité...
Il ne faut plus que je te regarde,
il ne me reste qu’à fermer les yeux ;
J’ai peur de n’être pas sur mes gardes
et de prendre un simple homme pour un dieu.
J’ai cru que tu m’avais aidé à m’envoler,
que tu m’avais prêté tes ailes ;
mais c’est moi seul qui t’ai aidé à m’enrôler,
mon cœur encourageant tes zèles.
C’est sûr tu étais un peu trop beau ;
je ne te demande pas d’être désolé.
Mais dès lors je te sors de ma peau
et je laisse tout ce qui fait moi m’isoler.
Le sang comme de l’absinthe,
je me noie juste dans cette mer.
J’ai rêvé d’une vie sainte
mais l’humain n’a pas d’ange pour mère.
Ne fais plus semblant de le chérir ;
ce moi que tu as maintenu debout,
tu le voulais car il te fait rire,
mais tu sais je suis juste las de vous.
Vous savez j’ai le dégoût de toi
et je m’éloigne parce que je suis trop proche.
À vivre sous ton ciel et ton toit,
je meurs dans un nulle part où rien ne m’approche.
Je me souviens de ton regard qui brillait ;
il a pris la lumière dans le mien.
Je me souviens de cet idiot qui riait,
depuis lucide qui meurt comme un chien.


Le sang comme de l’absinthe,
je gîs dans la couleur de l’espoir,
pleurant ta beauté défunte
qui n’exista que dans une histoire.
 

(écrit sur une impulsion le 16 avril 2013)

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