XI.
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Jour J.
Attablée dans le salon, Annie regardait les informations du matin. Rien de bien nouveau, en dehors des vidéos tournées dans les rues décorées, des recettes excessives des grandes surfaces, des produits les plus en vogue en cette période de Noël. Elle regardait souvent l'heure, si pressée qu'elle l'était de retrouver sa mère à l'aéroport. Elle entendit les pas de Simon sur le parquet avant de le voir débarquer dans la pièce, vêtu d'un simple caleçon aux motifs de bouches colorées. Elle ne put réprimer un sourire devant ses cheveux en bataille et ses yeux à moitié fermés. Il avait l'air d'un enfant réveillé beaucoup trop tôt par sa maman.
- Quel est le programme d'aujourd'hui ? fit-il en se laissant tomber dans le canapé.
- Toi, tu vas te rendormir, pendant que je vais chercher maman. Son avion arrive dans peu de temps.
- Me rendormir ? Je t'adore.
Il posa ses lèvres sur celles de sa compagne avant de retourner en direction de sa chambre en courant. Un rire lui échappa alors qu'elle pliait le plaid avec lequel elle s'était couverte. Elle se rendit dans la cuisine et laissa la marque de ses dents dans une pomme verte. Elle monta son sac sur son épaule, attrapa ses clefs de voiture et sauta dans l'habitacle.
Sur le chemin, Annie se mit à dodeliner de la tête sur l'album de Muse qu'elle avait reçu l'an dernier. Se concentrant sur la route, elle chantait les paroles des chansons qu'elle connaissait par cœur. Arrivant à l'aéroport, elle rabattit les pants de son manteau sur sa poitrine et resserra son écharpe autour de son cou. Lorsqu'elle ouvrit la portière un vent glacial cingla son visage. Elle enfonça ses mains dans ses poches après avoir claqué la porte. Les épaules contractées contre son cou, elle avança jusqu'aux portes à ouverture automatique. Elle dépassait déjà le salon d'attente quand son prénom résonna autour d'elle. D'un bloc, elle se retourna et découvrit sa mère, sa valise aux pieds, un sourire aux lèvres.
- Maman, comment vas-tu ? demanda Annie, pendant qu'elle se jetait dans ses bras.
- Je suis heureuse de revenir ici pour Noël. J'ai énormément de choses à vous raconter, mais nous attendrons demain, sourit-elle. Et toi, ça va ? Et Simon ?
- C'est super ! Je me réjouis d'entendre tes histoires. Simon et moi, elle souffla, ça ne peut aller mieux.
- Merveilleux. Si tu es heureuse, je le suis aussi.
Un sourire illumina les visages des deux femmes alors qu'elles se dirigeaient vers la sortie de l'aéroport. Annie se triturait les mains, ne sachant pas si elle devait avouer à sa mère les recherches fatigantes qu'elle avait entreprises pour retrouver Charles. Elle inspira un bon coup et se lança :
- J'ai commencé des recherches pour retrouver Charles il y a de ça, quinze jours. Et je l'ai trouvé, maman, je l'ai trouvé ! Il sera là ce soir, pour faire une surprise à mamie. J'espère de toutes mes forces qu'elle en sera heureuse, si ce n'est pas le cas... je préfère ne pas y penser.
Elisabeth se retourna vers sa fille, un immense sourire au coin des lèvres. Elle trouvait ça merveilleux qu'elle puisse faire une telle chose.
- Et bien, je suis étonnées de voir les choses que tu entreprends, mais je suis ravie que tu fasses d'aussi grandes choses pour ta grand-mère pendant mon absence. J'étais sûre que tu t'occuperais d'elle au mieux, mais là, je dois dire que je suis très fière de toi, ma biche.
Elles arrivèrent à la hauteur de la place de parking qu'avait investit Annie et elle s'installèrent dans la voiture. Annie les emmena directement chez Madeleine: elle pria sa mère d'envoyer un message à Simon pour le lui signaler.
Arrivées au manoir de son aïeule, elles déposèrent leurs vestes et autres accessoires hivernaux dans le dressing. Elles retrouvèrent Madeleine dans la cuisine, où elle s'affairait à finir les toasts pour le soir même. Pendant qu'Elisabeth s'attaquait aux desserts, sa fille s'occupait de faire la table. Plaçant les fourchettes à gauche et les couteaux à droite, passant un coup de chiffon sur les cuillères et dans les verres. Elle s'occupa ensuite de l'aménagement du salon pour l'apéritif, elle déplaça les fauteuils, repoussa le piano et referma la table basse pour faire plus de place.
L'horloge sonna dix-huit heures lorsque tout fut près. Simon était arrivé cinq minutes auparavant. Il avait rapporté la robe de sa compagne et elle avait foncé dans une chambre pour se changer. Madeleine et sa fille s'étaient parées de leurs robes de soirée. La porte s'ouvrit sur les deux frères d'Elisabeth, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants. Puis vint le tour du frère d'Annie qui débarqua les bras chargés de présents, avec sa fiancée sur les talons. Annie passa un dernier coup de laque au-dessus de ses cheveux et descendit rejoindre sa famille. Lorsqu'elle arriva, ils se retournèrent tous vers elle, tout sourire, avant de débuter les festivités. Le réveillon allait commencer