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Il était devant elle, à seulement quelques mètres. Toute l'agitation autour d'elle semblait irréelle. Le bruit, les gens. Elle avait l'habitude de se demander, si il n'était pas juste le fruit de son imagination. Juste une image toute faite par son cerveau, une image bien trop parfaite pour être réelle.

Si elle avait su, elle s'aurait un minimum rendue jolie. Car elle n'avait jamais été de ces filles naturellement belles. Elle n'avait jamais été de ces filles intelligentes. Elle n'avait jamais été assez, pour se sentir au moins bien avec elle-même. Elle était une survivante, c'était écrit sur tout son corps. Elle avait l'habitude d'hurler et de pleurer dans son oreiller la nuit. Elle avait l'habitude de passer ses soirées enfermée dans sa chambre, à essayer désespérément d'attirer l'attention de ce garçon. Elle savait pertinemment que tout irai toujours mal. Il ne la remarquera jamais. Jamais.

Elle tremblait, horriblement. Son cœur, fracassé, cognait contre sa poitrine. Quelques fois, il ratait de ces battements lourds, qui physiquement, la gardaient en vie. Car mentalement, émotionnellement, sentimentalement, et tout ce qui reste, ce n'était que lui. Une boule se forma au niveau de sa gorge, elle restait figée devant lui, incapable de faire quoi que ce soit. Elle se sentait tellement faible, elle avait tellement honte, mais elle était tellement heureuse. Un petit rire lui échappa.

Il s'approcha d'elle doucement et la réalité lui explosa à la face. Elle sauta dans ses bras, et il la serra fort contre lui. Fort, très fort. Elle aurait tout donné pour exaucer ça. Les battements de son cœur accéléraient, elle attrapa son t-shirt dans sa main, comme pour se convaincre que c'était bien réel, qu'elle était bien dans ces bras, qu'il lui appartenait vraiment pendant un peu de temps. Elle avait sa tête enfouie contre son torse, elle serrait les dents, elle se mordait la lèvre, elle ne voulait pas pleurer. Il fallait qu'il soit fière d'elle. Mais elle n'y arriva pas. Elle laissa échapper un sanglot et elle s'effondra dans ses bras. Elle ne disait rien, elle pleurait juste. Elle pleurait sa vie, elle pleurait de tristesse, elle pleurait de joie. Il lui frottait doucement le dos. "Babe..- MERCI.- Merci pour quoi ? - Pour tout." Il resserra son étreinte autour d'elle. Il passait ses mains sur ses cheveux. Il embrassa délicatement sa joue humide. Il aimait ça. Rencontrer ces filles. Ses filles.

Il lui demanda d'où venaient ces marques, sur ses poignets. En fait, elle en avait partout. Elle n'avait pas besoin d'en parler. C'était trop douloureux. "Ne te refais plus jamais ça. Tu m'entends ? Tu es beaucoup trop belle pour blesser n'importe quelle partie de ton corps, ok ?" Elle hocha la tête et pleura de plus belle. Elle n'était pas magnifique. Elle ne se sentait pas magnifique, de toute façon, les boutons, ce n'est jamais joli. Son visage est trop hideux. En plus de tout ça elle était grosse. Tellement grosse. Pourtant. Elle le croyait.

Elle le serra contre elle, encore, elle l'embrassa. Et il se sentit tellement bien. Il était un héro. Il sauvait des vies. Elle le lui avait dit. Elle lui avait aussi dit combien elle l'aimait, combien son existence l'avait sauvé, combien elle avait besoin de lui. Elle lui avait dit qu'il était la chose la plus précieuse au monde. Il l'a croyait aussi. Elle n'était pas simplement une fan. "Babe, je dois y aller maintenant. Les gars de la sécurité m'attendent. - Oui, d'accord... - Je t'aime. Je t'aime réellement, ne pleure plus. Regarde-moi, tu es magnifique ." Il l'embrassa sur le front. Et il partit.

Une sensation de vide l'envahi. Oh, comme elle souhaitait le garder près d'elle. Elle eut soudain froid. Ses bras lui manquaient déjà. Ce sentiment, d'abandon, était horrible.

Elle rentra chez elle. Seule. Les choses devenaient meilleures. La vie s'améliorait. Son cœur continuait de battre, mais moins péniblement. Elle serait heureuse, il l'avait sauvé.