Zénith
bellaruche
Tandis ce que je demeurais assoupie, elle discernait au dehors ce qu'elle aimait appeler les bruits de l'été : l'agitation douce des rues passantes, différente des sons de l'hiver, innocente parade des voix de commerçants estivaux qui désormais étalaient leurs marchandises à même la rue et des passages furtifs des voitures décapotées, le vacarme chaleureux des passants et le bruit sourd du soleil, l'odeur du soleil partout, altier, serein et imprenable.
Je m'éveillais alors sans peine, amusée de faire partie de la grande danse de la nature. C'est ton tour, me disait-elle. Si tu entends les sons de l'été, c'est que c'est ton tour. Que n'aurais-je donné pour revivre tous les matins cet instant là ? Lorsque le soleil, fier d'avoir été attendu si longtemps, se décidait enfin à prendre ses marques, s'hasardait à l'heure de la sieste dans les ruelles perdues dans l'ombre avant d'aller danser sur le verre des bouteilles de Pierrier encore recouvertes des gouttes d'eau du bac à glaçons, et d'aller, enfin, trôner fièrement sur les pavés oranges jusqu'à la tombée de la nuit.
Zénith de l'humanité, glorieuse sérénade des Dieux.
J'aurais aimé que sans cesse ce soit le premier jour de l'été.
c'est magnifique. Une écriture généreuse et talentueuse, pleine de résonances .
· Il y a plus de 9 ans ·elisabetha