« BZZzzz »

Rémi Bisson

Je venais de me prendre en pleine face le train Paris/Limoges à hauteur de Poitiers.
Ce n'était pas tant la douleur qui m'ennuyait mais le fait d'être mort bêtement.
Éclaté comme un vulgaire diptère que j'étais.
Ce n'était pas tant que je le sois mais le fait que je ne sois plus .

À peine entendu à peine vu, voleur d'hématies.
Mais pour le coup, je n'émettais plus aucuns sons.

Arrivé en gare de Brive, je tentais de m'extirper de cette surface vitrée.
Deux ou trois pattes y restèrent collées. Mais, bon, elles étaient les moins utiles puisque situées, une en avant, deux en arrière. Les ailles étaient intactes, heureusement. Car, pour rejoindre le Paradis, il en faut au moins deux disent les anges.

Au paradis des insectes Dieu est une coccinelle. Chacun de ses points est égal à mille ans. Le mien devait en compter quatre.
J'avais donc bien vécu.
Je devais bien mouru.

Quand, de son index que Raphaël dû peindre plus de quatre mille points, Dieu m'assomma de retourner sur Terre, mon taux d'hématocrytes étant inférieur à la norme paradisiaque autorisée.
Je devais reprendre du sang de l'humain.

Sans analyse, J'étais devenu anémique.

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