« Si la crise te pique tu te dois de piquer ta crise. »
polette
Insomnie, stress et autres parasites de la vie quotidienne: cassez vous! Cet été, Paulette a dit : « Si la crise te pique tu te dois de piquer ta crise. » Mais qui a dit que le travail c’était la santé, hum? Pas moi. J’aime pas me lever le matin et avoir pour première vision ma face livide dans le miroir, comme si je vivais reclue au fond d'un vieux bidet depuis toujours. J’en ai marre de courir la gueule enfarinée en regardant ma montre, les paupières encore collées par les crottes d’œil, et repoussant à grands coups de sac à main la faune souterraine. Tout ça pour pouvoir m'engouffrer dans le train qui me mène au charbon. Plein le dos de me faire presser comme une orange! Je suis au fond du trou, au bout du rouleau et je gratte le carton. Je veux troquer la puanteur du métro contre le fumet d'un barbecue, la cacophonie hurlante de la rue et autres pollutions sonores contre le doux ronron des cigales. Fini les crises d'urticaire, je veux un bon coup de soleil! J'échange les poches que j'ai sous les yeux contre des valises pleines de maillots de bain, j'offre mon teint « cachet d'aspirine » contre un bronzage « pain d'épice ». Je veux faire un feu de joie de doudounes pour y faire griller des merguez! Je vais clouer le bec de mon réveil pour au moins trois bons mois; je vais me coucher à point d'heure et végéter dans mon lit comme un légume, manger à 14h si ça me chante, et déambuler en pyjama avec des épis sur la tête sans avoir honte. Au revoir fatigue hivernale et concitoyens aigris qui me hérissent le poil. Adieu jungle urbaine purulente, musiques d'ascenceur à vomir et routine dépressiogène. Je rends mon tablier, je jette l’éponge, j’abandonne le navire: je pars en vacances!