???

Pour ma part, je n'avais aucune idée de ce que je voulais faire de ma vie...

J'avais, je crois ,déjà compris que la vie n'est qu'une comédie et si j'avais envie d'en être aussi l'acteur ce n'était pas pour les bonnes raisons...

On te ratatine depuis tout petit de merde : dans la vie, il faut travailler pour être un homme bien, respectable, inséré.

Puis, faut faire plaisir a maman : construire une situation, créer une famille...

La réalité c'est qu'il faut bien bouffer!

Alors on cherche sa voie dans le monde uniformisé des chemins tout tracés. Travail, amour paisible, bagnole, impôt, marmots...

Mais au fond c'est quoi tout çà ?

On travaille comme des cons pour être de gentils consommateurs, on essais de ne pas en prendre trop dans la gueule et on sécurise le parcours.

Gentil mouton, gentil con-con, tu t'enfermes dans une vie de platitude sans t'en apercevoir et tu ne te pose même plus la question du bonheur...

Mais c'est vrai c'est quoi au fond vivre ???

Choisis ton camp camarade!

Car l'humanité n'aime pas les loups solitaires !

Soit tu t'insères soit t'es une merde...

Tu te soumet ou on te soumettra...

On t'éduquera...

On te guidera...

On te dira le bien, le mal, ce qui se fait , ce qui ne se fait pas... Et comme un con tu sera devenu adulte.

Tu aura atteins le chemin, le grâal : tu sera un bon citoyen, t'aura de bonnes manières, un salaire, tu votera pour qu'on te dise de quelle manière tu dois fermer ta gueule, et tu posera ton cul au lit froid de ton dernier souffle, satisfait et souriant d'avoir laisser quelques choses a tes enfants...

Mais au plus profond de toi est ce vraiment ce que tu voulais ???

A l'heure où l'on crève, je me demande toujours si on ne regrette pas d'avoir vécu cette vie aseptisée, cette vie rangée qu'on nous a inculqué comme un des seuls préalable possible au bonheur...

Oh t'a bien des réminiscences parfois...

Je ne connais pas un homme qui ne se soit pas demandé un jour si la vie qu'il menait était vraiment la sienne...

Tu te lève un matin, plus lucide.T'es a poil devant ton miroir, tu regardes ta gueule fatiguée et tu te demande : tout çà pour quoi ???

Oh bien sûr que tu le dira pas que çà te fais chier de baiser toujours la même...

Tu n'osera pas dire a ton patron, a ton chef, a tout ce qui te commande que tu les emmerdes eux et leurs conneries...

Tu ne dira pas a ton collègue de bureau que son hypocrisie, sa gueule et ses manière te font gerber...

Tu éteindras ce rêve d'ailleurs qui te remue les tripes parce que tu sais bien, parce que tu sens bien qu'il faut être raisonnable:y a l'école du petit, les vacances au mois d'août et les impôts a payer.

Enfin toutes ses raisons qui font que même rongé par le cancer du quotidien tu n'enverra rien valser par peur du lendemain. Faut être sérieux...

Faut faire de son mieux...

Se draper de conformisme pour faire partie des autres. De cette grande famille qu'on nomme l'humanité.

Mais au fond de toi ?

Au plus profond de toi t'aurais parfois envie de lâcher l'animal, de picoler a n'en plus tenir, debout, de baiser tout ce qui passe, de casser la gueule a un connard...

T'aura envie une heure, juste une heure de ne plus être raisonnable. Mais tu ne le fera pas!

Car aussi triste et morne qu'il peut l'être ton petit monde, il est sécurisant.

C'est la sécurité et le confort qui bouffe l'homme.

Ce néant cafardeux qui fait que tu t'adaptes, te rase, te coiffe et pars travailler en oubliant qu'un matin, ce matin, t'avais envie de vivre...

J'en connais des pas trop cons qui se jouent cette comédie tous les jours mais qui en sont conscient. D'autres n'en ont même plus conscience et t'affiche le sourire béat du mec qui a réussit parce qu'une belle bagnole, quelques responsabilités et l'impression d'être utile dans un monde qui tourne sur lui-même...

.Ceux là sont les plus dangereux.

Car ils deviennent les garants d'un ordre morale, d'une société, d'une bien-pensance.

Pour ma part, je n'ai pas honte à le dire, je me vomis chaque jours et j'ai compris depuis longtemps que ma vie n'est qu'un suicide raté.

Car je fais comme eux...

Je bosse, j'essais tant bien que mal d'avoir l'air normal, de m'insérer...Pour les même mauvaises raisons.

Parce que j'ai peur.

Peur d'être moi-même dans un monde où au final comme des millions je crois, je n'ai pas vraiment trouvé ma place.

Alors je me déguise en plus con que je ne suis, ravale mes rancoeurs, ma déprime et rejoins la masse informe des gens qui ressemblent aux autres...Mais au fond je sais bien que je me suicide a petit feu, que je déteste ma vie, que je me déteste d'être aussi lâche.

Comme un bon mouton bien éduqué, moi aussi j'ai peur, peur de me laisser aller...

Parce qu'il ne faut pas blesser les autres je ne dirais pas a cette connasse qu'elle n'est qu'une abrutie avec ses grandes certitudes...

Je ne dirais pas a ce connard que je l'emmerde lui et sa gueule de comptable constipé...

Je suis conscient de ne pas valoir mieux que la plupart de mes chers concitoyens.

Et je cherches dans mes nuits blanchies des plaisirs inutiles qui me redonne un peu de baume au cœur.

Une chanson, un livre, une phrase de Bukoswski, un poème de Dimey...

Tout ce qui m'aide a supporter une vie de con dont je n'ai pas même le courage d'être acteur.

J'aurais aimé être un clochard céleste, voyager, rencontrer d'autres cultures, d'autres chemins....

Me foutre du tiers comme du quart mais être un peu un homme quand même.

Un homme défait de ses costumes sociaux pour n'être que lui-même et s'inscrire dans la vrai rencontre des autres.

Au fond j'aime profondément l'être humain.

Pas pour ce qu'il fait, pour ce qu'il dit, pour ce qu'il a.

Non.

çà j'en ai vraiment rien a branler...

J'aime profondément l'être humain pour ce qu'il est dans ses blessures, ses failles, ses peurs, ses envies, ses folies.....

Rien de plus émouvant pour moi qu'un mec qui se livre réellement.

Impudique a l'extrême.

Mais tellement beau d'être enfin lui-même.

Et c'est mec là, tu sais, les impudiques, c'est ceux que la majorité conchie...

"Les dingues et les paumés" diraient Hubert félix tiéfaine qu'a bien oublié d'être con.

Moi j'aime les hommes quand ils sont vrai.

Et ils sont plus nombreux qu'on ne le croient.

Enlève leurs costumes, fais leur parler de leur rêve, de leur envie de cul, de leurs regrets...

Pour les aider un peu fais les quand même un peu boire.

Et tu verra mon frère que tu découvrira un trésor.

Alors bah oui comme tout le monde je ferme ma gueule plus souvent que de raison.

Mais j'en souffre de plus en plus...

J'ai parfois le sentiment de n'être pas d'ici.

Pas assez fou encore pour qu'on m'enferme a vie...Et peut être un peu trop quand je dérange autrui.

Le cul entre deux chaises, entre deux rêves je me demande souvent:

c'est quoi être normal, maman ???