1. Friday, I'm in love (The Cure)

J'avais décidé de vous surprendre, un vendredi de juin.

Sans vous en avertir, j'avais pris le Thalys assez tôt. Je devais d'abord rejoindre Bruxelles et ensuite…. à moi la liberté et le plaisir avec vous…

Je me rappelle m'être dit, en montant dans le train international, que j'avais bien fait de mettre cette tenue : un chemisier rouge cerise et un short écru avec de grandes fleurs assorti à mon haut. Je portais à nouveau des sandales, caramel, et une besace assez grande pour contenir, outre mes documents de voyage, mon gsm et mon iPod, un string de rechange, des lingettes, le petit format du flacon de mon parfum préféré, Pleasures, d'Estée Lauder, et de quoi me refaire une beauté avant que nous nous retrouvions.

J'avais déjà déposé quelques gouttes de ce Pleasures sous mes oreilles, dans le creux de mes coudes et sur mes poignets, les endroits les plus odorants, comme dit maman, parce que la peau y est la plus fine. Je n'ai pas oublié ma gorge, et aussi… l'endroit où mes seins lourds sont en contact… Hmmmm, je sais que vous adorerez me respirer là, que vous aurez envie d'enfouir le nez à cette place pour vous bafrer de ces effluves.

Donc, j'étais dans le train. L'arrivée à Paris Nord en était prévue à 12h05. Je me disais que cette heure nous conviendrait bien, à vous, comme à moi. Je vous avais juste envoyé un petit mail la veille « RV demain à Paris- Nord à midi ». Je savais que vous viendriez m'attendre. Je savais que nous aurions le loisir de passer du temps rien que nous deux. Je savais que ce serait délicieux. Et j'attendais ce moment avec fébrilité.

Durant le trajet, j'ai réécouté tout ce que j'avais enregistré de mes écritures pour notre blog sur mon petit lecteur mp3. C'était très agréable mais aussi suffisamment émoustillant pour qu'en vous retrouvant, je n'aie que l'envie de vous serrer contre moi.

Je me fredonnais « Friday, I'm in love » et je me sentais légère.

Je me moque que le lundi soit bleu

Que le mardi soit gris et que le mercredi aussi

Le jeudi tu m'importes peu

C'est le vendredi que je suis amoureux

En arrivant en gare, je scrutais le quai. Le train a fini par s'arrêter et vous m'avez vue avant que je vous repère, très digne, endimanché et droit comme un I. Vous m'attendiez à la porte la plus proche du compartiment dans lequel j'avais fait le voyage et m'avez aidée à descendre.

Vous ayant rejoint, vous m'avez regardée….

La rondeur de mes seins, sous le chemisier rouge, mon short écru et fleuri, les ongles de mes pieds, de la même couleur que ma blouse, et ma peau hâlée, celle de mes joues, de mes cuisses, de mes avant- bras. Vous m'avez souri. J'étais heureuse…

Nos retrouvailles s'annonçaient sous les meilleurs augures.