1325 La guerre des glands

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guerre

 Cuvette, avant-bras, refuser, perplexe, silence.

Lors de la seconde guerre opposant notre bande de la cité de la Montagne à celle de la rue des Vignes, le chef de cette dernière avait décidé de raser notre quartier général que nous avions installé dans un petit bois situé dans une cuvette, au nord de notre immeuble en contrebas de la route nationale. Fortifié avec des branchages et des cartons épais récoltés dans le local poubelle, il devait résister aux tirs de glands, munitions employées dans nos luttes habituellement, d'après notre responsable de l'artillerie. Malheureusement lors de leur attaque ils balancèrent du haut de leur position en surplomb des pavés qui vinrent rapidement à bout de nos maigres murailles, blessant même un des nôtres à l'avant-bras, ce qui nous poussa stupéfaits et apeurés à refuser d'une part la reddition et d'autre part à une sortie désespérée, lance-pierres en mains. Notre furia laissant perplexes nos assaillants les mit en fuite, car trop sûr de leur supériorité, ils avaient oublié leurs armes légères, et dès que leur meneur fut touché au cou par un gland, ils se débandèrent ; ce jour-là dans le silence revenu, on avait vraiment évité un second Diên Biên Phu.

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