14 automnes, et 15 étés...
samtrangelo
Histoire de Melody Nelson, Serge Gainsbourg, 1971.
Adolescent accroc au rock, c'est en parcourant les vinyls de mon père, à la recherche d'un disque de Black Sabbath ou de Led Zeppelin que je suis tombé nez à nez avec Jane Birkin. Jean bleu taille haute, torse nu, serrant contre elle une hideuse peluche, son jeune visage envoie un regard intense, enfantin mais dramatique, auquel je ne peux résister. Je ne soulignerais jamais assez l'importance de cette pochette, car, sans le savoir, je m'apprête à écouter mon premier album concept et surtout un enregistrement qui changera pour toujours ma vision de la musique. L'instrumentation est somptueuse et m'ouvre de nouvelles perspectives : les violons, les cuivres ainsi que le trio basse-batterie-guitare ne sont là que pour appuyer les textes de cette Histoire de Melody Nelson. Gainsbourg ne chante jamais mais nous conte cette tragédie en sept étapes où chaque mot, presque susurré, me procure toujours, 25 ans plus tard, autant de frissons. Si bien que je continue régulièrement de me plonger dans cette aventure avec l'espoir que l'histoire de cette femme-enfant connaisse enfin un dénouement moins dramatique. Malheureusement, Melody n'a pas le numéro 7 dans ses chiffres de chance… Elle périra toujours à bord d'un Boeing 707 lors de la septième et ultime piste de ce chef d'œuvre.