Bienvenue dans les nineties!
samtrangelo
Après l'arrivée de Chad Smith à la batterie, de John Frusciante à la guitare et la sortie du prometteur Mother's Milk en 1989, les Red Hot Chili Peppers transforment l'essai en 1991 lorsque paraît dans les bacs Blood Sugar Sex Magik, le même jour que Nevermind de Nirvana, par pur hasard. Rick Rubin est aux manettes, Gus Van Sant se charge des photographies du livret, tous les voyants sont au vert pour que les quatre californiens nous livrent leur chef d'oeuvre. Et comme si cela était écrit, l'enregistrement est filmé et donnera lieu à un sensationnel reportage (Funky Monks), immersion dans l'accouchement d'une pièce majeure de la décennie.
Parfois doux, à l'image de I Could Have Lied ou Breaking The Girl, souvent très rouges, les piments nous distillent 17 titres dignes d'une leçon de rock, de funk, de groove et d'écriture, souvent crue, toujours sincère. Personne n'a oublié Under The Bridge, sublime chanson prémonitoire de ce qu'il adviendra de John Frusciante qui, ne supportant plus le statut de rock star, quittera le navire en pleine tournée, quelques mois plus tard, pour s'enfoncer dans la drogue.
Jamais avares de reprises, les Red Hot concluent l'album par une version déjantée de They're Red Hot du bluesman Robert Johnson, de peur d'être trop pris au sérieux ? Trop tard, ils viennent d'entrer dans la cour des grands, des très grands.