5 Hommes Pour Marie Claire
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5 Hommes pour Marie Claire
New York, la ville de tous les rêves, la grosse pomme comme on aime si bien le dire, Broadway, Central Park, des mots qui font rêvés. New- York et son coté cliché , mais romantique, que tout peut arriver, que chacun à droit à son grand rêve américain. Et quand on se trouve à filer à mille à l heure à traverser cette masse de gens , sortant du métro, on ne peut s empêcher d y croire. On lève les yeux au ciel, ou du moins vers ces grands buildings , et on se dit que peut être un jour , nous aurons nous aussi une publicité à notre effigie !
Mais au beau milieu de cette semaine de mai, me laissant transporter par cette masse humaine, mon oreille scotchée sur mon I-Phone , la seule chose qui m importait était non pas mon rêve américain, mais tout simplement de garder mon Job !
" S'il te plait Chad! fis-je pour la énième fois . C est une question de vie ou de mort ! tu dois me laisser t accompagner à Hampton avec les autres !
-Claire ! As tu perdu la tête ? Tu penses sérieusement que avoir ma petite soeur pendant ce long week end du Memorial Day est la chose qui me plairait en ce moment ? On a préparé ces retrouvailles depuis des semaines !
-Je le sais bien ! j ai horreur de m imposer , mais c est très important ! continuai-je tout en évitant de bousculer de justesse une jeune femme portant un énorme paquet venant du magasin Prada.
-Ce week end , c est mes potes et moi. Pas de filles, de petites amies, et surtout pas de petite soeur !
-Mais je dois écrire cette foutue chronique ! Si je ne relève pas ce défi, je risque de me faire licencier, as tu vraiment envie que ta petite soeur de 23 ans se trouve à la rue ? "
Il eut un silence au bout du fil, je savais que je venais de toucher sa corde sensible ! Le coté très protecteur de Chad finissait toujours de prendre le dessus! " Bien. Je vais en parler à James, Je t appellerai sous peu. "
Et Bingo ! pensai-je tout en souriant. Je levai les yeux vers le building qui me faisait face, l effigie du magasin Apple resplendissait dans toute sa splendeur, je lui fit un clin d oeil , la chance était avec moi ces jours ci et j allais en profiter !
Tout a commencé par cette fameuse réunion de ce matin, l une des plus importantes dans la boite dans laquelle je travaille. Et ce n est pas une simple boite ! Logée entre le Midwest Side et Broadway, mon lieu de travail était après Vogue, l objectif numéro un de toute jeune journaliste/ fashonista qui voulait être lue par une grande majorité de femmes dans le monde. Et quand on s appelle Claire comme moi, et que l on a su que l on détient ce prénom parce que l on a bougé dans le sein de sa mère lorsqu'elle feuilletait ce magazine, l on considère comme un passage mythique d'y travailler ou y être une stagiaire pour un laps de temps !
Ne pensez surtout pas que mon rêve américain et de devenir la rédactrice en chef de ce magazine. Non, je désire plus que cela, j aimerais que mon nom soit dans la colonne des Best Seller du New Yok times, ou faire partie d une grand maison d édition. Je veux tout simplement écrire , ou aider les autres à écrire. Le monde littéraire a toujours représenté pour moi le Saint Gral, et quand on est une petite immigrée comme moi, timide de surcroit , ayant du s adapter à tout un nouveau système scolaire en fait toute une vie, le monde des livres a su représenté un excellent échappatoire, un monde magique, un monde à part.
Et croyez le ou non, la petite immigrée que je suis, a réussi brillamment ses études à l Université de New York , a eu son stage de rêve à Marie Claire...et a eu le toupet ce matin même, en pleine réunion hebdomadaire pour la préparation du numéro suivant, de proposer une idée pour une chronique. J ai bien dit toupet, car jeune stagiaire que je suis, je n ai le droit en fait que de vivre l expérience même de la protagoniste du " Diable s habille en Prada ", c est a dire répondre au téléphone, faire les courses, et préparer les rendez vous de la grande patronne, la rédactrice en Chef .
Imaginez un peu la scène, moi la plus jeune de la salle, la seule café au lait de surcroit, avec ses cheveux frisés lui arrivant aux épaules, n ayant aucun de ce style glamour qu'abordait ces femmes élégantes, a osé dire que le sujet proposé par l une des chroniqueuse était tout simplement barbant. ok pas dans ces termes exactes, mais à force d avoir passé près de deux heures de temps d une réunion ennuyeuse, je ne m étais m empêchée de soupirer d exaspération lorsque cette Barbie de 45 ans étant à son deuxième lifting proposait que l on aborder le thème " Think Like a Man ". C est à dire écrire une chronique d une femme essayant de se mettre dans la tête d un homme pour avoir plus de chance en amour. Cliché , et barbant était bien les mots. Quand la grande patronne m avait demandé ce que je pensais et que toute l attention était concentrée sur moi, je n avais que deux choix , prendre la porte pour ne plus y revenir, ou exposer mon idée au risque de me faire mettre à la porte...pour ne plus y revenir. Donc prenant mon courage à deux mains, j ai proposé qu'en fait qu'on exploiterait ce thème " Think like a man" dans une autre perspective.
" Savez vous ce que c est de vivre pour de vrai avec des mecs ? Pas dans le sens romantique du terme, car croyez moi, l homme qui se tient la rose en main devant votre appartement pour vous emmenez diner , n est pas le même qui traine dans son appartement avec ses potes. Croyez moi d expérience, j ai un frère aîné , et son groupe d amis trainaient toujours à la maison , donc je peux vous assurer que l univers masculin est un mystère à découvrir non pas sous un regard romantique, mais plutôt réaliste et avec beaucoup d humour.
-Donc vous proposez une chronique qui parlerait de l univers masculin en vrai ? une chronique écrite par une femme qui ferait comme un parallèle entre l univers masculin et féminin et ceci pas dans le sens romantique du terme !
- Exactement ! quelque chose de drôle, d amusant qui nous pousserait à bien connaitre nos hommes ! Imaginez un week end avec un groupe d amis. Par exemple mon frère et ses amis se rencontrent à Hampton pour le mémorial, croyez moi les hommes qu'ils seront la bas seront très loin de l image du bon New Yorkais tirés à quatre épingles qu'ils présenteront au bureau Lundi Matin !
-J aime l idée, pas vous ?
" A mon étonnement tout le monde semblait véritablement séduit. ""
-Claire , tu écriras cette chronique, fais en sorte d accompagner ton frère à Hampton. Comme tu trouvais l idée de notre chère collègue un peu trop cliché . A toi de nous épater maintenant ! Et j espère pour toi que ce papier sera excellent"
C est ainsi qu'après avoir touché la corde sensible de mon frère , je me trouvais le week end suivant en route pour Hampton, j ignorais en fait comment j allais faire pour écrire quelque chose de poignant et d amusant au sujet de ce week end. Comment faire comprendre l univers masculin en quelques colonnes ?
Il y avait tant à dire ! Je regardais mon frère aîné en biais, avec sa peau café au lait, son corps musclé entretenu par de longues séances de gym, son regard caramel , je savais qu'il faisait un effort surhumain pour rester d humeur agréable. Avoir dans ses pattes sa petite soeur tandis que tu avais prévu de passer un week end d enfer avec tes potes...c était vraiment la mer à boire ! L amitié de Chad et son groupe d amis m avait toujours fascinée , ils formaient a eux seuls une famille. Ils étaient si différents les un des autres, venant d horizons totalement opposés, mais je pense qu'en fait c est ce qui rendait leur amitié si spéciale. James le parfait New Yorkais venant d une famille d élite possédant une fortune colossale, Antonio le fils de Mexicains qui avaient un magnifique restaurant familial qui gagnait en popularité à Manhattan, Dimitri le fils de diplomate Russe qui a su trouvé la stabilité qu'il cherchait ici à New York, Brad le fils de surfeurs Australiens et Chad le fils d immigrés Haïtiens , brillant et populaire qui a toujours été le bout en train et leur cause de grande popularité chez les femmes. Ils s étaient tous rencontrés dans cette école privée dans laquelle Chad et moi avions eu des bourses d Etude à notre arrive aux États Unis 15 ans plus tôt, ils s étaient depuis lors liés d amitié et étaient devenus inséparables. Moi j ai toujours été la " petite soeur " , de 5 ans leur cadette, ils ont toujours eu un sentiment très protecteur des fois paternel à mon égard...
Arrivés dans la magnifique maison de vacances de James Hamilton le jeune héritier millionnaire , nous fumes accueillis par des cris d exclamation : " Non mais c est une blague !! fit Dimitri en descendant les escaliers en pierre, tu l as vraiment emmenée avec toi !
-Attends , cette bombe que je vois la c est Claire ?! s exclama de plus belle Brad en riant. Je comprends mieux pourquoi tu la gardais cacher vieux ! continua t-il en m ouvrant la portière de la voiture .
-Bas les pattes ! c est ma petite soeur , alors garde tes ardeurs dans ton caleçon !
-Oh vieux que tu m as manqué !"
Des accolades, des éclats de rire continuèrent de plus belle , James le plus calme des 5 les regardait avec amusement. Une ambiance conviviale se faisait sentir et j étais vraiment heureuse d être avec la bande. Et quand je me retrouvai quelques heures plus tard sur la plage avec une Margarita préparée par Antonio, me laissant imprégnée par le son des vagues accompagné par les accords de guitare de Brad, je savais tout à coup comment j allais écrire cette chronique.
Je les regardais un à un , les écoutant raconter des blagues bêtes, ou certains de leurs commentaires obscènes sur les femmes. Je savais que j écrirais sur ce coté immature qui sortait de leur personnalité des qu'ils étaient ensemble, sur cette loyauté qui les liait malgré leur train train quotidien débordé , de leurs longues parties d' X Box qu'ils feront ensemble comme au bon vieux temps, de ces petits déjeuners à l'heure du diner , des confessions qui se feront à coup sur , des coups de gueules , des accolades, des défis ridicules qu'ils se lanceront. Et sur le fait qu'il devrait me supporter tout au long du week end , cette petite soeur qui a évolué , qui était devenue une femme. A ce moment , Je croisai le regard de James, celui avec lequel j ai toujours été le plus proche , celui pour lequel j avais toujours eu un grand béguin , on échangea un sourire complice.
" Hey , l écrivain ! fit Chad a mon intention . Tu as intérêt d écrire une bonne chronique .
-T inquiète ! fis-je. Vous serez les " 5 hommes " de Marie Claire, et avec vos belles gueules , se sera facile de vous vendre ! -Depuis que cela rallonge mon carnet de rendez vous cela me branche ! dit Antonio"
Ce qui provoqua l' hilarité générale, je me levai avec mon appareil photo en main.
"- Photoshoot les gars ! fis-je avec humour " Il y avait le crépuscule en arrière plan, un feu de camp, et 5 hommes en short de bain avec leurs verres en mains...oui 5 hommes pour Marie Claire ...