A bon entendeur !

A bon entendeur !

« Et la ménagère de moins de cinquante ans par ci veut ci, et la ménagère de moins de cinquante ans par là veut ça »…

Mais c’est donc de moi que tu parles ? J’ai trente-deux ans et je suis la « ménagère » ? Moi ? Mais à quoi ça ressemble la « ménagère » ? Bon je sais que dans ménagère il y a le mot « ménage » et que je le fais, ben tiens, ce serait vraiment trop beau si j’en étais exempté, mais tu sais ce qu’elle veut la ménagère, ce qu’elle désire ? Ecoute, Ecoute, approche ton oreille, je te le murmure, non je te le susurre dans ton pavillon acoustique délicat, à 120 décibels décoiffant, tes tympans ne s’en remettront pas : la « ménagère » n’est pas compliquée à contenter, car la « ménagère », elle « gère », elle a un cerveau bien organisé et bien construit, réfléchi et intelligent, qui a force de job, gosses et mari, ou femme, ou sans d’ailleurs, s’exerce et s’entraine à la vie et son rythme infernal. Alors elle sait que quand elle rentre le soir du taf, avec sous le bras les dossiers qu’elle jette sans perte mais avec fracas sur la table du salon, qu’elle court changer son tailleur Versace ou Tati, pour son costume trois pièces jogging sans forme femme d’intérieur efficace, la « ménagère » voudrait allumer sa télé et ne plus penser à rien, se laisse porter par un beau présentateur style Pierce costume chic ou Denzel souriant ou Angelina ténébreuse, parce qu’elle rêve, oui, elle rêve la ménagère, des plages de sable fin qu’elle pourrait un jour fouler avec son Brad et sentir le vent marin avec sa Sharon, oui, la ménagère rêve d’une vie idyllique et pas de produits détergents qui récurent mieux les uns que les autres le fond des toilettes, pas de la nième rediffusion de la série trop trash et trop sanguinolente, elle rêve sans se faire d’illusion, elle sait que ses désirs ne sont pas tous réalisables, mais tu sais, il y en a un qui est faisable, la ménagère elle rêve surtout qu’on ne l’appelle plus « LA MENAGERE ! »…