A droite
eymeric
J'ai pris à droite, ce jour-là, à cette heure-là, j'ai pris à droite. Pas à gauche, pas tout droit, non j'ai pris à droite. Mais ça n'a rien d'un hasard, j'avais rendez-vous avec cette tournure-là, ce jour-là je devais aller à droite.
Revenons quelques jours auparavant pour mieux comprendre. Je ne crois pas au hasard, enfin à Eden à la rigueur car c'est un grand footballeur, mais sinon je ne crois pas au hasard. Je pense que chaque putain de chose est là pour une raison. Je vais même aller plus loin ; je pense que chaque putain de chose qui nous arrive, nous le méritons. C'est une affaire de Karma (pas Karma la prostituée du boulevard hein, LE Karma j'entends) ou de roue qui tourne, vois ça comme tu veux. Mais toujours est-il que Karma ou roue : tu es à la base du truc. Je m'explique, imaginons que nous soyons en bas de la roue et que nous soyons lundi, et bien en ce lundi, moi, être humain normalement constitué, j'ai décidé de faire une bonne action. Résultat, je mets une bonne action dans ma roue pour lundi. Et voilà que le tour est passé, que la roue tourne. Et plus le temps passe, plus je vois la cabine de ma bonne action de lundi monter. Alors j'attends, les jours passent et chaque jour je reviens mettre une action, qu'elle soit bonne ou mauvaise dans une des cabines de la roue. Puis nous sommes déjà jeudi, et que puis-je apercevoir ? La cabine de lundi qui redescend, je vais enfin pouvoir récupérer ce qu'il y a dedans. Et bien vous savez quoi ? Il n'y a pas de hasard, la roue a tourné en effet mais elle a suivi son cours, son cheminement. Me voilà donc avec une bonne récompense en ce jeudi. Alors il est vrai parfois la roue est plus longue que d'habitude, parfois il semble y avoir un décalage entre bonnes actions et récompenses. Sauf que : la roue finit toujours par tourner. C'est pour ça que je vous dis qu'il n'y a pas de hasard, qu'il n'y a que des rendez-vous, comme le dit si bien la célèbre Maxime. Si bien que ce jour-là, à cette heure-là, j'ai pris à droite. Pas à gauche, pas tout droit, j'ai tourné à droite. Puis je l'ai vue, elle était belle sur son vélo, bordel qu'elle était belle. J'ai repensé à toutes les fois où je n'avais pas perdu foi en l'amour, à toutes les fois où dans cette foutue roue j'avais placé des "je t'attends" et dont n'étaient redescendus que des "moi aussi à l'hôtel", moi qui ne rêvais que d'autel. J'ai repensé à ça parce que malgré tout j'ai persisté, malgré tous les obstacles j'ai insisté, malgré le fait que j'ai été attaqué comme les Perses et t'es pas prêt à ça en général. Comme lorsque le commandant dit "un 6 et t'es éliminé, donc bosse". Mais aujourd'hui plus de mal de tête, parce que je viens de tomber sur elle. Et je vois d'emblée que je pourrais tomber pour elle et pas pour Hell. Fini les tombeaux pour mon cœur comme quand je tombais de haut. Fini les filles hot dont tombent vite les bas et les hauts. Fini tout ça parce que ce jour-là, à cette heure-là, j'ai pris à droite. Pas à gauche, pas tout droit non, j'ai pris à droite. Et ça n'a rien d'un hasard, ce n'est que le rendez-vous que j'attends depuis des années, que j'ai mérité.
Bon accessoirement il faut aussi dire que la semaine dernière j'ai retrouvé mon ancien Walkman, vous savez ceux qui marchent à cassettes audio. Du coup ça m'a donné envie de le réutiliser pour me donner un côté hypster. Oui parce que j'ai lu dans un magazine, magazine auquel des amies à moi m'ont abonné, qu'en ce moment se donner un côté hypster pouvait même permettre de quitter les simples apéros chipster. Tu vois, de t'élever un peu, de côtoyer le gratin, les dauphines des miss France toussa toussa. Sauf que pour utiliser un Walkman il faut des cassettes. Mais moi j'en ai des cassettes, mais pas chez moi, chez ma mère. Oui parce que quand j'ai déménagé je n'ai pas pu emmener mon coffre en bois parce que ma mère disait qu'il lui était trop précieux, alors qu'il n'y a que des boîtes plastiques tu vois. Mais ma mère garde tout, sûrement parce que avant on n'avait pas assez. Du coup mes cassettes sont dans ce coffre en bois. Donc, du coup, j'ai dû aller chez ma mère. Sauf que je n'ai pas pris le circuit habituel parce qu'une route était barrée. Oui parce que par chez moi, le tram ça cause gros souci chez les riverains. Il y a des manifestations et tout, ils seraient prêts à assécher rives et reins s'ils le devaient pour empêcher ce tram. Donc du coup je suis passé par la rue Raymon Duarte, puis par la rue Victor Hugo. Et là au bout de cette rue dont je ne me souviens pas le nom. Oui parce que quand je rentre dans une rue dont je ne me souviens pas, je regarde toujours le nom d'habitude. Mais là j'avais reçu un message de boydo me disant qu'il avait marqué un vue franc pendant son match. Or je n'ai pas compris parce qu'un vue franc ça n'existe pas. Et du coup j'ai baissé la tête pour froncer les sourcils. Puis le temps de la relever, parce que j'avais en fait compris qu'il parlait d'un coup franc, et bien j'avais déjà passé le panneau de la rue. Donc maintenant j'étais au bout et un choix s'offrait à moi. Et là j'ai pris à droite, ce jour-là, à cette heure-là, j'ai pris à droite. Pas à gauche, pas tout droit, non j'ai pris à droite. Mais ça n'a rien d'un hasard, j'avais rendez-vous avec cette tournure.
C'est beau, le texte lui-même tourne comme la roue de vélo, comme celle du karma, et comme la petite ritournelle du cœur. Et c'est vrai qu'on a envie de dire merci, elle est apaisante, elle ouvre l'horizon, cette petite roue de mots.
· Il y a environ 9 ans ·fionavanessa
ça fait du bien. vraiment. merci
· Il y a environ 9 ans ·ellis
Je ne sais pas trop pourquoi vous me remerciez mais merci à vous ahah ! :)
· Il y a environ 9 ans ·eymeric