A mes consoeurs popas

A mes consœurs  popas.

Longtemps je me suis demandée si j’allais me faire tatouer.

Où et Quoi…

Maintenant je sais.

Que je ne veux plus être nue.

Que je veux être avec elles,

Ces femmes d’ici aux formes rondes et dorées,

Quasi toutes tatoo.

Bracelets aux poignets ou chevillées,

Triangles royaux au bas du dos,

Sensuelles arabesques aux formes serpentines

Se découvrant de-ci de-là.

Je choisirais plutôt une illustration sur le pied

de sorte à jouer sur la cambrure.

Tahiti n’est pas ma patrie.

Mais ses fleurs de Tiare sentent bon.

La nature est toujours généreuse,

Et le climat sans à coups,

Presque un jardin d’Eden.

L’oral prédomine encore sur l’écrit.

Mais le corps se montre, se partage,

se lit au revers d’un paréo, à l’échancrure d’un maillot.

Chez les Marquisiens, le Tiki se divise yeux, oreilles, nez...

Pour mieux se recomposer sur une peau multiple

Habitée de la tête aux pieds de motifs géométriques.

Parfois au détour d’une ruelle,

Spectaculaire œuvre éphémère d’un peuple tribal

Souvent encore parcellaire, pas aboutie,

Demeure le sens d’une vie.

Mon histoire d’Européenne ne connaissant d’abord du tatouage

Que la Marque…

Dans les camps, impression d’un numéro comme négatif de la lettre

Perte du nom, de l’homme et de son Dieu…

Comme tant d’autres, j’ai alors cherché un lien.

D’une Angélina Jolie note à son bras les dates de naissance

De ses adoptés. Mieux les inscrire dans sa chair.

D’un Johnny Star aux divers symboles Hells Angels.

De ces ados baroques aux douloureux piercings.

De la morsure Thaï rencontrée sur une plage.

Oui ce pourrait être cela.

Le retour de l’animal

dans ce signe graphique à la connotation érotique.

En attendant il faut que je passe un coup de fil à Tana l’artiste

Pour une séance de piqûres aigres douces.

Aïe, Aïe, Aïe, Mamamiia…