à mes regrets...

Mon ultime regret, tu me poursuis jusque dans mes songes, à traquer mes souvenirs, les raviver et les rendre éclatants, oui éclatants, au visage, l'effet boomerang, de tout ce que je voulais cacher, enterrer, déguiser. Je me mens comme je respire, me raccrochant à des brindilles qui lâchent les unes après les autres au dessus du vide que je surplombe. Combien de temps encore? Combien de rêves desquels je ne veux plus me réveiller, pour vivre enfin sereine, loin des tourments diurnes? Quand c'est ton sourire que j'entrevois, quand de ta bouche coulent ces mots, et quand tes bras autour de moi sont les remparts que je désire, qui me dira que je suis folle? Folle d'espérer pour demain le grand retour de la lumière, folle de refuser ce présent, qui n'est pas digne de mes envies. À des miles de toi pourtant j'ose prétendre te toucher, du fond de l'âme jusqu'à la tienne, au souvenir de ces promesses et de mon être égaré. J'ai vite retrouvé le chemin mais toi tu étais déjà loin, je t'ai regardée t'éloigner à m'en briser le corps de rage, et aujourd'hui je n'ai pas bougé, en statue de cire bien figée dans ma torpeur et dans ma peur. Mes nuits sont mon propre asile, là où tout m'est accordé, de ton pardon à tes caresses, et de tes yeux à ton amour. Permets moi encore de rêver, encore une nuit avant le jour...