A notre mère

Tout l'or des rois, les couronnes et les princesses qui dorment au bois, les sceptres dorés, les parures de feu aux mille scintillements n'égalent pas le bonheur d'une bise d'une mère aimante et protectrice. Même affaiblie, même souffrante, elle se lève, prépare à manger à ses enfants, les dorlote, les chouchoute avec de bons petits plats, de bonnes paroles qui sortent d'une bouche comme une cerise. Petite silhouette noire, un peu  tassée, ralentie par le poids des années, elle trottine dans la maison, mal au genou, mal à la cheville, la tête qui pense trop, qui fourmille de mille soucis domestiques, faire avancer les choses, que faire à manger ce soir, appeler le plombier pour la salle de bain du haut. Faire ceci, faire cela, tenir bon, tenir la barre malgré tout. ô Capitaine, mon Capitaine, il n'y a pas de retraite pour toi, tes enfants tu les chéris plus que toi et tu regrettes à vie tes erreurs d'éducation, tes mauvais choix concernant tes enfants. Tu le payes par tes larmes intérieures qui forment en toi des sillons profonds tel le labour d'une terre encore riche et fertile malgré les années qui passent.

Tout l'or des rois, les couronnes et les princesses qui dorment au bois, les sceptres de feu, les parures de feu aux mille scintillements n'égalent pas l'amour de notre bonne mère toute cabossée au coeur encore vif et vaillant qui ne se laisse abattre pour rien au monde.