A quoi tu penses ?
eden
À quoi tu penses, là, maintenant ? Dis le moi. Je sais que tu penses à quelque chose, cela se voit, cela se sent, cela se ressent. Je sais que tu penses, allez dis-le moi. Dis-le moi doucement, lentement, chuchote-le moi tendrement, dis moi, à quoi penses-tu ? Allez, n'ai pas peur d'oser me le dire, me le livrer, ne serait-ce qu'un simple résumé, quelques mots, du bout des lèvres, une image, une idée, un voyage, une pensée. Dis-le moi...
À quoi tu penses, là, maintenant ? Un souvenir rejaillissant du passé ? La liste des courses pour demain ? Ne me laisse pas comme ça, dans l'attente, dans l'inquiétude de ne pas savoir. A quoi penses-tu ? A moi ? A ta mère ? A l'enfant que tu auras peut être avec moi ? Ou sans moi ? Nous voilà séparés par les murs de la pensée, et toi couché là, à côté de moi, tu t'éloignes, tu t'évades, tu t'enfermes. Sans moi. Il ne te faudrait pourtant pas grand chose pour peupler ce désert, ce silence. Ne serait-ce peut être que ta voix, t'entendre, une dernière fois, avant la nuit, le sommeil. Avant demain. Mais moi je ne veux pas, attendre, attendre encore et encore. Je ne veux qu'une seule chose: savoir à quoi tu penses. Dis-moi.
À quoi tu penses mon amour ? Je me sens si seule, là, les draps collant à ma peau nue. Si seule alors que tu es là, toi, à côté de moi. Je ne vois plus que les contours de ton dos, nu, à demi recouvert par les draps. Que cache-t-il ? Que fais-tu, dos à moi, derrière moi, à quoi tu penses mon chéri, que me caches-tu ? Dis-le moi...
Merde à quoi tu penses ? Devrais-je te rudoyer pour le savoir ? Te griffer, te lacérer, t'ouvrir le cœur de mes propres mains ? J'ai peut-être fauté, qui sait ? Tu m'en veux, je le sais. Pourtant je n'ai rien fait ! J'ai peur, ne le sens- tu pas ? J'ai besoin de savoir, j'ai besoin que tu te donnes à moi, ne serait-ce qu'une fois. Surtout, là, maintenant. Dans la seconde qui suit, je dois savoir, tout savoir, du fond de ta pensée, de tes idées nébuleuses ou illuminés. Je ne pourrais davantage supporter ce mutisme qui n'a de cesse de m'inquiéter.
Brusquement, tu te retournes, tu me fais face, tu me regardes, j'en ai le souffle coupé. Je me sens toute petite face à ton regard si mystérieux, si insondable. Tes lèvres s'entrouvrent, mon cœur s'affole. Tes bras m'entourent, je me sens fondre. Puis, comme si de rien n'était, tu me demandes : "à quoi tu penses?"
Excellent !
· Il y a plus de 13 ans ·Loxias
Beau texte.
· Il y a environ 14 ans ·retsig
jolie et agreable
· Il y a environ 14 ans ·Remi Campana