Abécédaire des idées reçues

Ah, voici qu'il nous vient un désir d'écrire une phrase par lettre de l'alphabet ; alors allons-y !

Bite : c'est quelque chose avec lequel les Papa poussent très fort la petite graine à l'intérieur des Maman.

Camarade : c'est un joli nom.

Dictionnaire des idées reçues : c'est ce qui fait de ce texte un pastiche éhonté de l'œuvre, inachevée, de l'ami Flaubert.

Effort : c'est ce qui précède de réconfort.

Fausto Coppi : c'est un grand cycliste qui a fait imprimer sur plein de feuilles l'acte de vente de son âme au diable.

G : c'est un point.

Habibi : c'est un mot en arabe et il parle d'amour, ou bien c'est un mot en amour et il parle d'arabe.

Iris : c'est le nom d'une petite fille à la voix cristalline, elle n'a jamais vu ses parents dans les yeux, pupille de la nation.

Koltès, Bernard-Marie : c'est un grand dramaturge qui a vécu dans la solitude la nuit juste avant ses combats.

Love : c'est tout ce dont on a besoin.

Mourir : c'est ce qu'il y a avant ressusciter.

Nature : c'est ce qui existait, encore, avant la culture.

Ostracisme : c'est le racisme qui a fait s'exiler des hommes et des peuples là-bas, à l'Est.

Proust : c'est au fond du cousloir à gausche.

Quetsche : c'est un mot assez pratique quand on veut en trouver un qui commence par Q.

Ridicule : c'est ce qui ne tue pas, donc qui rend plus fort.

Spartiates : c'est un peuple de l'Antiquité qui s'est fait tanner et sur lequel on a marché, en sandales.

Théâtre : c'est la chose la plus inutile au monde, donc la plus nécessaire.

UV : c'est le mariage d'une lettre et de la suivante, sous le soleil.

V : c'est une lettre qui se double pour être à la place de la suivante.

W : c'est un souvenir d'enfance.

Xipharès : c'est  le nom du fils de Mithridate dans la pièce de Racine, mais qui aurait pu simplement redevenir xylophone si je n'étais pas un connard prétentieux enorgueilli de sa culture-confiture.

Yves Saint Laurent : c'était un homme qui aimait tant les femmes qu'il n'en a jamais aimé une.

Zi end.